Portraits

11 mai: Gloire à Bob Marley

Il y a trente 36 ans déjà que Bob Marley nous a quitté pour rejoindre le royaume céleste des Rastafariens. L’enfant du ghetto de Trenchtown à Kingston nous a légués des souvenirs impérissables. Des gloires mémorables. Des Mémoires pour la Paix. Une Paix universelle.

Bob Marley, de son vrai nom Nesta Robert Marley est né le 6 février 1945 à Rhoden Hall près de Nine Mile dans le département de Saint Ann en Jamaïque d’une mère jamaïcaine noire et d’un père jamaïcain blanc d’origine anglaise.

Son père l’a baptisé Robert en hommage à son frère mais sa mère lui préférait Nesta, prénom utilisé par sa mère pendant toute sa vie. Robert s’imposa lors de la délivrance d’un passeport en 1966. Le douanier jugea que Nesta sonnait trop peu courant et changea l’ordre des prénoms. Il devint ainsi Robert Nesta Marley, d’où son surnom de Bob Marley.

Le 11 mai 1981 a eu lieu le décès d’un cancer de Bob Marley. La star du Reggae s’est éteint à Miami, en Floride (États-Unis). Il avait alors 36 ans. Sa mort a ému la planète entière. Il aurait fêté ses 63 ans le 6 février dernier. Arraché très jeune à l’affection de ses millions de fans éparpillés dans les quatre coins du monde, Bob Marley, le «Pape du Reggae» n’aura pas à rougir d’être passé de vie à trépas. En effet, cette légende, ce mythe, ce prophète, les qualificatifs ne manquent pas pour décrire Robert Nesta Marley. Il a laissé son nom à jamais à la postérité. Un homme de grand cœur. Un humaniste hors pair. Bob Marley a marqué à jamais son époque. Un artiste de musique. Mais surtout, un artiste salutaire, engagé pour la cause des laissé-pour-comptes. De Redemption.

Chaque année, à la date de son anniversaire de naissance, des milliers de personnes de toutes origines, de toutes civilisations, de toutes confessions religieuses, de tout clivage politique et de toutes classes sociales. Tous ces gens-là convaincus de la bienfaisance et du bon sens du combat de ce chantre du Reggae se réunis en Éthiopie, « Terre Promise » ou encore « Zion ». Qu’ils soient ses contemporains ou pas, ces gens-là, unis au nom des valeurs d’Humanistes prônées par le « Père du Reggae » en ce jour de recueillement – mémorial – prient pieusement pour celui dont le nom est à jamais associé à la musique Reggae.

Miroir de l’esprit rebelle des peuples opprimés, héros, exemple et modèle à la fois, Bob Marley est considéré par plusieurs générations déjà comme le porte-parole défunt mais privilégié des défavorisés. Il est avant tout le premier musicien à incarner et assumer pleinement et naturellement cette identité de porte-parole contestataire, un statut qui lui a ostensiblement singularisé par rapport ses confrères. En dénonçant la falsification ou l’omission des cultures africaines et afro-américaines par les religions occidentales et les historiens colonialistes (Zion Train, Music Lesson), et avec l’essentiel ingrédient spirituel et culturel rasta (Forever Loving Jah, Rastaman Chant), Bob Marley a suivi une voie qui ne se limite pas à la protestation d’ordre social.

Il a souhaité confronter l’humanité à une approche de l’histoire et de la bible jusque là essentiellement ignorée, et de plus en plus largement étudiée et reprise depuis. Son approche théologique rastafarienne, relayée par sa célébrité, fait ainsi de Marley l’objet d’un certain nombre de réflexions de nature hagiographique. Beaucoup voient en lui une sorte d’apôtre ou de “prophète” multimédia (Time Will Tell), sans oublier qu’il est le fils d’un Blanc et d’une Noire, signe d’un métissage planétaire unificateur dont l’avenir dépend en bonne partie d’une meilleure connaissance du passé.

Déjà 24 ans que le « Pape du reggae » a changé d’univers, mais sa musique est plus que jamais présente. Ce fait découle non seulement des « vibrations positives » qu’il savait distiller, mais surtout d’un message universel qu’il a véhiculé. Dans un contexte marqué par la bipolarisation Est-Ouest, Bob a su s’élever et transmettre un message d’amour, de paix, de tolérance. Le combattant de la liberté qu’il a été s’est érigé en défenseur des couches les plus vulnérables, des opprimés. Le combat se devait d’être contre toutes les formes de discrimination. Métis, Bob Marley a très tôt choisi son camp contre la domination. Épousant toutes les nobles causes, il a surtout fait sienne la cause africaine, eu égard aux nombreuses tribulations subies par le monde noir (esclavage, colonisation, impérialisme).

Pourtant, le début des années 60 marquait l’accession à l’indépendance de nombre d’États africains. Mais celle-ci n’en marquait pas moins une face encore plus hideuse de la domination des ex-colonies, contrôlées depuis les métropoles.

Le politiquement correct voudrait d’ailleurs, aujourd’hui, que des expressions du genre « impérialisme », « néo-colonialisme »…, qui décrivent encore des réalités, soient rangées aux antiquités de la langue.

Comme l’écrivait le New-York Times, le quotidien américain de façon peut-être aussi ironique que prophétique quinze ans après sa disparition, «en 2096, quand l’ancien tiers-monde occupera et colonisera les anciennes super-puissances, Bob Marley sera commémoré comme un Saint».

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