Éditorial

14 ans de départementalisation. Quel bilan?

Le 31 mars 2011, l’île de Mayotte devient le 101ème départemental Français, le 5ème de l’outre mer. 14 ans plus tard, l’île ne décolle toujours pas.

Une attente et un combat de longue date pour la population de Mayotte revendiquée depuis le congrès de Tsoundzou en 1958. Entrent en scène les fameuses Chatouilleuses avec à sa tête Zena M’déré arrivée à Mayotte en 1966, de retour de Madagascar, et Zaina Méresse également. Deux consultations dans les années 70 (1974 – 1976) marquant le souhait de l’île de demeurer dans le giron Français. En 2009 suite à une consultation populaire, l’île s’est prononcée pour un statut de Département – Région sous l’ère Sarkozy. Deux ans plus tard, le 31 mars 2011, l’île au lagon accède à ce fameux statut de Département d’outre-mer et en même acquiert le statut de Région Ultra Périphérique d’Europe (RULP) plusieurs années après la disparition des grands figures de Mayotte Française. Sans les dotations de la Région, l’île piétine.

Cependant, malgré sa pauvreté, l’île attire de plus en plus de candidats à l’immigration clandestine venus du voisinage, mais pas que. Depuis plusieurs années, les Africains du Grand Lac arrivent par centaines depuis les Comores via des Kwassas. Le fonctionnement des institutions et des administrations sont mis à mal. L’insécurité et la délinquance battent des records. L’hôpital de Mamoudzou devient la première maternité d’Europe. Les écoles saturés sont devenus des champs de bataille entre jeunes. Le non-alignement des droits sociaux, la succession des crises, la mobilité, … autant de maux qui gangrènent ce petit territoire de 374 Km2. De crise en crise (eau, insécurité, crise sociale, …) les habitants ne voient pas le bout du tunnel.

Et pour couronner le tout le passage du cyclone dévastateur Chido le 14 décembre dernier, qui a fait une quarantaine de morts. Un phénomène exceptionnel qui a révélé le mal être de ce territoire qui ne décolle toujours pas. Entre temps, l’Union des Comores ne désarme pas et continue à revendiquer sa souveraineté sur l’île de Mayotte. Ces dernières semaines, appuyée par la Russie, les Comores comptent toujours « récupérer » l’île aux parfums indiquant que son indépendance acquis en 1975 est inachevé.

Et si Mayotte retrouvait alors son salut au sein de la Commission de l’Océan Indien (COI) lorsque Paris semble assez lointain? La nomination de l’ancien sénateur Tani Mohamed Soilihi à la francophonie pourrait être un lueur d’espoir.

A. Fofana

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