Éditorial

27 avril. Une mémoire vivante

Il est des jours qui marquent l’Histoire. Il est des lieux qui la portent dans leur chair. À Acoua, ce 27 avril 1998, nous avons refusé l’oubli. En choisissant de rejouer l’indicible, de marcher dans les pas de nos ancêtres enchaînés, nous avons offert à notre mémoire une chair, un souffle, une voix.

Non, il ne s’agissait pas de spectacle. Ce que nous avons vécu, c’est un cri. Un cri de jeunesse, un cri de vérité, un cri d’humanité. Habillés de feuilles, couverts de boue, marqués de chaînes, nous avons traversé le village comme on traverse le temps : avec douleur, mais avec dignité. Le regard du public, à la fois sidéré et bouleversé, nous a confirmé que l’émotion était partagée. L’Histoire, ce jour-là, n’était plus une page lointaine : elle était là, incarnée.

Commémorer, c’est plus que se souvenir. C’est ressentir. C’est comprendre. C’est refuser que l’atrocité devienne silence. Le 27 avril, Acoua a parlé au nom des oubliés. Et tant qu’un seul cœur battra pour la mémoire, l’esclavage ne pourra jamais revenir.

M. Kaya

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