Grand Format

À Madjadjani, les souvenirs ont des racines

Des souvenirs me reviennent, comme un parfum porté par le vent… Des bribes d’antan, vives et vibrantes, débarquent sans prévenir, comme si c’était hier. Madjadjani, ce beau quartier, perché fièrement au flanc d’Acoua, fidèle comme une vieille tante qui a tout vu mais ne dit rien.

C’est là que tout a commencé. Où l’on a grandi, couru, ri, trébuché. Où notre enfance s’est laissée bercer par les chansons du vent et les sermons de nos aînés (qu’on écoutait à moitié, soyons honnêtes).

Et puis il y a elle. Manga n’Adam. Une légende plus qu’un arbre, un monument enraciné autant dans la terre que dans nos histoires. Debout depuis la nuit des temps (et elle n’a pas pris une ride, la coquine), elle veille sur le quartier d’un œil calme, imperturbable. Même les clipotis du lagon — doux mais persistants — n’arrivent pas à la déconcentrer. Fidèle au poste.

Pendant ce temps, au loin, le mont Jabalini fait le guet. Bras croisés, sourcils froncés (du moins, c’est l’image qu’on s’en fait), il surplombe le village d’un air sérieux, presque paternaliste. On dirait qu’il murmure : « Allez, les enfants, pas de bêtises aujourd’hui… »

Et pourtant, Madjadjani en a vu, des bêtises. Des farces, des chahuts, des fuites précipitées dès qu’un balai surgissait à l’horizon. Un quartier riche en anecdotes, en éclats de rire et en secrets que seuls les murs et les manguiers connaissent.

Ah, Madjadjani… Un quartier atypique, oui, mais surtout un cœur battant. Un coin du monde où le passé danse encore avec le présent, main dans la main, au rythme des vagues et des souvenirs.

M. Kaya

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