Aujourd’hui, Acoua ne respire plus comme avant. Un vendredi triste. Un vendredi de deuil. Le village est secoué. Il est meurtri. En l’espace de vingt-quatre heures, trois décès sont venus bouleverser notre quotidien. Un vendredi noir, comme on n’en avait jamais connu à Acoua, ce paisible village.
Ce matin encore, un terrible accident de la route a ôté la vie à une personne. Une autre se bat entre la vie et la mort, transportée en urgence absolue. Les mots manquent pour décrire la douleur, la sidération, l’incompréhension. Et la peine. Les ruelles habituellement animées et vivantes sont devenues silencieuses. Endeuillées. Les regards sont éteints, les voix se font rares. Même les grandes rencontres prévues, comme celle des Mabanatis, sont repoussées. Le deuil a pris toute la place.
Acoua pleure ses enfants. Et ce chagrin, si lourd, semble partagé par chaque pierre du village, chaque souffle d’air. Aujourd’hui, on ne parle pas d’actualités, on parle de douleur. De tristesse. Aujourd’hui, on ne débat pas, on se serre les coudes. Parce qu’au fond, tout le monde ici sait une chose : la vie ne tient qu’à un fil.
M. Kaya, directeur de publication
