Ce qui s’est passé dans la nuit de samedi à dimanche à Acoua ne peut pas – ne doit pas – être réduit à un simple fait divers. Parce que ces coups de feu tirés sur des jeunes en bord de mer, sans blessé certes, mais avec une violence symbolique immense, marquent une rupture. Une frontière vient d’être franchie.
Acoua, longtemps préservée de la spirale de violence qui touche d’autres communes de Mayotte, découvre brutalement la brutalité gratuite, l’irruption de la peur dans le quotidien. Désormais, même s’asseoir entre amis au bord de la mer semble comporter un risque. Et ce n’est pas tant la présence d’armes qui inquiète – hélas, elles deviennent monnaie courante – mais bien le sentiment que plus aucun endroit n’est vraiment sûr.
Ce n’est pas la première fois que des tirs éclatent dans le département, mais c’est peut-être l’une des rares où la cible semble aussi aléatoire, aussi « gratuite ». Cela soulève des questions troublantes : s’agit-il d’intimidation ? D’une démonstration de pouvoir ? D’une vengeance qui n’aurait rien à voir avec les jeunes visés ? L’enquête le dira, ou pas.
Mais au fond, ce que redoutent les habitants, ce n’est pas seulement de savoir pourquoi c’est arrivé. C’est de se demander si ça va recommencer. Et surtout, qui fera quoi pour éviter que cela ne se reproduise.
Aujourd’hui, on parle de peur. Demain, si rien n’est fait, ce sera peut-être l’indifférence, ou pire : l’acceptation silencieuse de la violence comme une composante normale du quotidien. Et c’est précisément ce glissement qu’il faut à tout prix éviter.
Acoua a encore le choix. Le choix de dire non à cette escalade. Mais elle ne peut pas le faire seule. C’est aux autorités, aux élus, à la société civile, d’agir sans délai. Parce qu’un village, c’est comme un barrage : il suffit d’une fissure pour que tout cède.
M. Kaya, directeur de publication
Ce qui s’est passé dans la nuit de samedi à dimanche à Acoua ne peut pas – ne doit pas – être réduit à un simple fait divers. Parce que ces coups de feu tirés sur des jeunes en bord de mer, sans blessé certes, mais avec une violence symbolique immense, marquent une rupture. Une frontière vient d’être franchie.
Acoua, longtemps préservée de la spirale de violence qui touche d’autres communes de Mayotte, découvre brutalement la brutalité gratuite, l’irruption de la peur dans le quotidien. Désormais, même s’asseoir entre amis au bord de la mer semble comporter un risque. Et ce n’est pas tant la présence d’armes qui inquiète – hélas, elles deviennent monnaie courante – mais bien le sentiment que plus aucun endroit n’est vraiment sûr.
Ce n’est pas la première fois que des tirs éclatent dans le département, mais c’est peut-être l’une des rares où la cible semble aussi aléatoire, aussi « gratuite ». Cela soulève des questions troublantes : s’agit-il d’intimidation ? D’une démonstration de pouvoir ? D’une vengeance qui n’aurait rien à voir avec les jeunes visés ? L’enquête le dira, ou pas.
Mais au fond, ce que redoutent les habitants, ce n’est pas seulement de savoir pourquoi c’est arrivé. C’est de se demander si ça va recommencer. Et surtout, qui fera quoi pour éviter que cela ne se reproduise.
Aujourd’hui, on parle de peur. Demain, si rien n’est fait, ce sera peut-être l’indifférence, ou pire : l’acceptation silencieuse de la violence comme une composante normale du quotidien. Et c’est précisément ce glissement qu’il faut à tout prix éviter.
Acoua a encore le choix. Le choix de dire non à cette escalade. Mais elle ne peut pas le faire seule. C’est aux autorités, aux élus, à la société civile, d’agir sans délai. Parce qu’un village, c’est comme un barrage : il suffit d’une fissure pour que tout cède.
M. Kaya, directeur de publication
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