Ce vendredi en fin d’après-midi, un homme d’une quarantaine d’années originaire d’Acoua et de Kani Kéli fut déposé par un véhicule aux abords du collège de M’tsangamouji où un cousin devait venir le chercher. Mais voyant que son cousin met du temps à se pointer sur les lieux du rendez-vous, il tente de l’appeler via son téléphone mais au bout de plusieurs tentatives, ce dernier ne répond toujours pas.
C’est à ce moment là qu’un groupe de huit jeunes âgés entre 13 et 17 ans dont certains sont cagoulés, cheveux colorés et armés de machettes et couteaux, se pointe devant lui intimant de leur remettre son téléphone mais également son sac qu’il portait en bandoulière. Face à son refus, le groupe se jette sur lui mais il réussit à se réfugier dans une boutique non loin de ce lieu-dit “Petit Banga”.
Criant au secours, il jette son sac à main par dessus la caisse de la boutique et tente de maîtriser ses agresseurs. Sauf que la propriétaire de la boutique ne l’entend pas de cette oreille. Cette dernière renvoie le sac et demande aux protagonistes de quitter les lieux. La victime, un jeune qui a grandi chez sa grand mère à Acoua avant de s’installer à La Réunion parvient à récupérer son sac malgré les nombreux coups infligés par les voyous.
Un coup de couteau sur sa main et un coup de machette raté au niveau de son épaule lui fait lâcher son téléphone et ses deux cartes bancaires. C’est alors que la propriétaire de la boutique comprend qu’il fallait appeler de l’aide. “Ce qui m’a choqué, c’est le fait que nombreux ont été des automobilistes témoins de la scène qui ne se sont pas arrêtés pour me venir en aide, par peur de représailles”, nous confie-t-il encore sous le choc mais déterminé à ne pas en rester là.
Des voisins arrivent sur les lieux pour secourir le pauvre homme, mettant en fuite ce groupe de brigands bien connus pour ces genres de méfaits dans le quartier et responsables de nombreuses agressions aux abords du collège de M’tsangamouji. “Au lieu d’aller chercher les délinquants, au lieu d’appeler les gendarmes, les riverains m’ont pris pour un voleur et m’ont obligé de justifier mon identité sur le champ”, se désole- t-il.
Son cousin qui passait par là, le récupère pour quitter cette scène de violence inouïe qui continue de polluer le quotidien de la population de Mayotte. Et même dans les coins les plus reculés, la vigilance est de mise.
Fofana A.