Ça s’est passé ce mercredi 12 août aux abords du dispensaire de Dzoumongné aux alentours de 23H00. Un jeune d’Acoua s’est rendu aux urgences au volant de sa 206 grise pour une consultation anodine. Il entame une discussion avec l’agent de sécurité du site en attente d’être reçu. Une ambulance du SAMU avec un malade à bord quitte le parking en direction de Mamoudzou.
Soudain et sans raisons une pluie de cailloux s’abat sur l’entrée et le portail principal obligeant le patient ainsi que le gardien à se réfugier dans l’enceinte de l’établissement, l’oeuvre d ‘une vingtaine de jeunes cagoulés et armés de bâtons, de cailloux, de chiens et d’armes blanches prêts à en découdre. Quelques minutes plus tard, l’équipage de SAMU avertit le personnel de l’hôpital d’un barrage érigé par des jeunes encagoulés et armés au niveau de l’école primaire faisant face au stade de Dzoumongné et que les gendarmes s’affairaient à contenir près d’une cinquantaine de jeunes hostiles au centre ville de Dzoumongné près du marché.
Le jeune d’Acoua, suivi d’un autre automobiliste originaire de Handréma ayant fini leur consultation décidèrent de rentrer en prenant tous les risques. Il parvient à éviter le barrage avec leurs voitures alors que plusieurs individus armés se tenaient debout au milieu. Très frustré, le jeune homme arpentera avec appréhension son retour à son domicile à M’tsangamouji dans les coups de minuit, alors que quelques jours avant Maoujani était un théâtre de guet-à-pens.
Le personnel du dispensaire de Dzoumongné ont usé de leurs droits de retrait à multiples reprises pour demander que la sécurité revienne au sein et aux abords de l’établissement soit rétablie, en vain et les patients ne sont pas en reste. Dzoumongné devient de plus en plus un terrain miné comme la plupart des localités à Mayotte, et les centres de soins ne sont pas du tout épargnés par le phénomène.
Fofana A.