Trois mois déjà. Comme si c’était hier. Les cicatrices, tant physiques qu’émotionnelles, sont encore vives et vigoureuses. Les habitants de Mayotte portent encore les stigmates du passage foudroyant et terrassant du cyclone tropical Chido, qui a laissé des traces profondes sur le paysage et dans les cœurs. La végétation autrefois luxuriante et splendide est maintenant dévastée, ravagée et saccagée, donnant à cette magnifique île un aspect apocalyptique. Un champ de ruines se dressant à perte de vue alors qu’autrefois, le paysage verdoyant, abondant et culminant offrait une vue panoramique à couper le souffle. Aujourd’hui, Mayotte est presque défigurée, frappée dans son âme. Un spectacle de désolation. Ce contraste entre le passé et le présent souligne l’ampleur des dégâts causés par Chido.
Chido, qui signifie « le reflet » en shimaoré, était comme un fantôme affamé, déchaîné et frénétique balayant tout sur son passage. Il a installé la peur et l’angoisse qui planent encore sur l’île. Les visages marqués autrefois souriants et joyeux en toutes circonstances ont perdu leur lustre. Chido a volé l’éclat de rire des mahorais. Et pourtant malgré les épreuves subies et surmontées, les habitants montrent une résilience remarquable. Et salutaire. Les mahorais tentent vaille que vaille de se relever avec dignité, même si les souvenirs douloureux et les angoisses persistent.
L’île essaie de se reconstruire, mais le processus est lent et difficile. Le courage et la détermination des habitants sont mis à l’épreuve chaque jour. Le cyclone a durablement marqué les esprits. Même trois mois après, les souvenirs de cette catastrophe restent vivaces, influençant la vie quotidienne et les perspectives d’avenir.
Chido s’est inscrit dans la mémoire collective des Mahorais, rappelant chaque jour les défis à relever et mettant en lumière leur force intérieure.
M. Kaya, directeur de publication
