Société

Coincés à Madagascar depuis le mois de mars

Les jours se suivent et se ressemblent pour plus d’une vingtaine de ressortissants Mahorais et étrangers à Madagascar. Partis depuis le début du mois de mars dernier pour des vacances, ils se retrouvent depuis la fermeture des frontières fin mars coincés dans plusieurs villes de la grande île.

N’ayant pas pu embarquer dans le dernier avion affrété par les autorités préfectorales de Mayotte au moi d’avril, (faute de communication selon eux) dont les passagers devaient être placés en quarantaine sur le site du SMA de Combani avant de regagner leurs domiciles en raison de l’épidémie de Covid-19, les Mahorais se retrouvent face à une impossibilité de regagner leur territoire, leurs proches, leurs quotidiens, et leur travail pour certains.

Parmi eux, trois personnes originaires d’Acoua dont Djess, sa mère et sa tante. Bloqués à Nosy Bé, ils sont logés chez une famille qui a bien accepté de les héberger. “Ça commence faire lourd, j’ai l’impression de tourner en rond”, nous confie Djess désabusé, qui essaye tout de même de garder le sourire. Cet agent du Conseil Départemental s’est toutefois rapproché de l’ambassade de France à Nosy Bé, a contacté plusieurs fois les autorités Françaises à Tananarivo la capitale. Sans succès.

À Mayotte également, des démarches ont été entreprises auprès de la Préfecture ou chez son employeur au Conseil Départemental mais “personne ne semble vouloir nous sortir de ce labyrinthe malgache”, se désole-t-il. “Heureusement que les habitants de Nosy Bé restent avenants. On a l’impression d’être un peu à Mayotte avec non seulement le paysage, la culture, le salouva (habit traditionnel porté par les femmes) mais surtout la pratique du dialecte malgache sakalava, le même qui est pratiqué à Acoua, M’tsangamouji, Chiconi et plusieurs autres localités”, se console-t-il pour autant. “Financièrement on arrive à tenir le coup. Mais notre seule envie, c’est de retrouver nos proches à Mayotte. Le moral commence à prendre le coup”, poursuit-il.

Djess et les siens veulent attirer l’attention des autorités, des parlementaires, du département également l’association des maires pour les faire sortir du piège malgache, et tout soutien est primordial en ces temps de crise sanitaire sans précédent. En attendant, l’inquiétude grandit dans la famille puisque les petits enfants feront leurs rentrées scolaires sans leurs grands mères qui jouent un rôle très important dans l’éducation à Mayotte.

Fofana A.

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