Marine Le Pen bénéficie d’une popularité grandissante à Mayotte, le 101e département français. Lors de l’élection présidentielle de 2022, elle y a enregistré un score historique avec 59,1 % des suffrages exprimés au second tour, surpassant largement Emmanuel Macron (40,9 %). Dès le premier tour, elle avait déjà recueilli 42,68 % des voix, confirmant l’implantation croissante du Rassemblement National (RN) dans cette région ultramarine. En comparaison, lors du second tour de la présidentielle de 2017, Emmanuel Macron avait obtenu 57,11 % des voix contre 42,89 % pour Marine Le Pen.
Le climat sociopolitique à Mayotte explique en partie cette progression. L’île est confrontée à une pression migratoire importante, notamment en provenance des Comores voisines, ainsi qu’à un sentiment d’insécurité grandissant. Ces facteurs alimentent un malaise au sein de la population mahoraise, qui se tourne de plus en plus vers le RN, perçu comme un parti apportant des solutions fermes à ces problématiques.
Toutefois, la condamnation exécutoire de Marine Le Pen dans l’affaire des assistants parlementaires européens bouleverse la donne et inquiète ses partisans locaux. Beaucoup voient en elle une défenseure de leurs intérêts face aux défis socio-économiques et migratoires de Mayotte.
Cette affaire judiciaire constitue un véritable test pour le RN. Si l’inéligibilité de Marine Le Pen venait à être confirmée, le parti devra identifier un nouveau leader capable de porter son projet politique. Plusieurs figures du parti, notamment Jordan Bardella, le président actuel du RN, pourraient être amenées à jouer un rôle plus important dans le paysage politique français.
L’affaire des assistants parlementaires rappelle que la justice peut redéfinir le jeu politique et modifier les échiquiers électoraux. Les mois à venir seront décisifs pour l’avenir du Rassemblement National et ses ambitions, notamment dans des territoires où sa popularité ne cesse de croître.
M. Kaya
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