Éditorial

Coronavirus. Ce putain de virus tue !

Sommes-nous condamnés, à Mayotte, à subir le foudroyant Coronavirus ? Depuis lundi 27 avril, tous les indicateurs sanitaires virent au rouge. Les chiffres de Santé publique confirme la tendance à la hausse des indicateurs de surveillance de l’épidémie dans le département. L’île forte de ses 250 000 habitants a enregistré depuis l’introduction de l’épidémie, 539 cas confirmés sur des personnes testées, 34 patients hospitalisés dont 4 en réanimation (14 lits, 10 en réanimation et 4 en soins intensifs) et déplore 8 décès. L’île de 375 kilomètres est classée rouge. De mauvais augure, hélas. Cela signifie qu’entre 10 et 100% des consultations aux urgences du centre hospitalier sont liées à une suspicion de Covid-19.

Une situation peu reluisante. Le mot est faible. Le risque sanitaire tant redouté se profile. Et encore, le mot est faible. Force est de constater que de nombreux rassemblements non autorisés de personnes, religieux et traditionnels et culturels sont signalés ici ou là malgré la virulence active et rapide de cette pandémie. Des risques non négligeables. Des négligences inconscientes voire irresponsables au regard de la rapidité de circulation et de contagiosité de cet invisible virus. Ainsi, sommes-nous résignés à vivre et à subir la catastrophe sanitaire due au Covid-19 ? Les mesures de confinement permet de limiter la propagation de ce maudit virus mais aussi de ne pas engorger les urgences hospitalières déjà sous tension. Car, d’autres maladies chroniques existent encore : épidémie de dengue, et autres pathologies tropicales qui sévissent dans les quatre coins de l’île.

Dès l’apparition de cette épidémie, loin de l’île, à des milliers de kilomètres, des acteurs sanitaires et des épidémiologistes nationaux et locaux ont donné l’alerte. Au regard du système sanitaire de l’île, de son mode vie, de la promiscuité, de la précarité et de la pauvreté, le virus pourrait être une catastrophe. Et les mesures de confinement ne serait pas chose facile à mettre en place. Aujourd’hui, la situation n’est guère rassurante. Depuis l’apparition avérée du virus dans l’île, le nombre de cas ne cesse d’augmenter. En quelques semaines, Mayotte est devenu le premier département d’Outre-mer, le plus touché par l’épidémie, devant l’île de La Réunion(407 cas Covid-19), la voisine d’à-côté.

Le 30 avril, le ministère de la Santé a publié une carte provisoire de déconfinement progressif en tenant compte des “réalités locales”, prévu le 11 mai prochain, trente deux départements sont placés en rouge, parmi lesquels, se trouve Mayotte, le seul des départements d’Outre-mer. Tous les autres sont au vert. Placés rouge signifie que le virus de Coronavirus circule de manière active et qu’il existe une tension hospitalière en capacités de réanimation. Un coup de dur pour notre île qui n’en demande pas tant. Un coup dur pour l’image de l’île. Un coup dur pour l’économie – informelle – déjà fragile. Un coup dur pour les personnes les plus fragiles et les plus démunies. Un coup dur pour notre notre modèle de vivre ensemble.

Comment expliquer cette situation qui nous touche de plein fouet ? Sommes-nous plus négligents ? Sommes-nous plus indisciplinés ou irresponsables ? Sommes-nous inconscients du danger encouru ? Ou tout simplement, sommes-nous résignés ? Le fait religieux est omniprésent dans l’île – et important, – encore amplifié durant ce mois sacré de Ramadan. Mais, la santé est précieuse. Si nous sommes en bonne santé alors nous pourrions encore pleinement et sainement vivre notre foi. En toute lucidité. Avec foi. Et poumon.

La santé est absolument et religieusement vitale. Nous avons besoin d’être en bonne santé pour vivre. Vivre pour nous et pour notre famille. L’heure n’est, donc, guère, à la résignation. A l’abdication. Et encore moins à l’abnégation. Nous en avons connu pire. Nous avons traversé des montagnes de ces fichues maladies dites tropicales. Nous avons toujours su relever la tête. Toujours debout. Il est encore temps de lutter contre ce maudit virus qui prend le dessus et qui ne marque guère le pas. Il continue de se propager. Il continue de circuler activement. Il ne connaît aucune frontière et n’épargne personne, jeunes, adultes, riches ou pauvres.

Indivisible, émergent, nouveau, avec son lot de surprises et surprenantes voire effrayantes découvertes chaque jour, il fait son bonhomme de chemin avec une forte contagiosité et une dangerosité féroce. Ensemble, nous pouvons – et devons – le stopper. Pour cela, nous devons adopter, adhérer pleinement et complètement – de façon vigoureuse et rigoureuse – aux mesures d’hygiènes de base, mesures de barrières et distanciation sociale. Le défi est immense. Mais il est nécesssaire et salutaire. Le sacrifice est énorme. Nous pourrions éviter de se rassembler pour le m’rengué, même s’il est traditionnel durant la période de Ramadan, pour endiguer ce putain virus qui nous écrase à petit feu. Nous pourrions prier longuement et intensément chez nous pour venir à bout de ce Coronavirus. La religion nous permets des accommodements pour la pratiquer. Prions beaucoup. Encore et encore.

Car, malgré les bonnes volontés des chercheurs et scientifiques du monde entier, aucun vaccin ni médicament n’est à point, à ce jour, pour contrer l’orage inflammatoire foudroyant de ce maudit Covid-19 dans les poumons. En attendant, notre seul et unique issue – et notre salut divin – est de nous conformer aux règles édictées pour préserver notre santé. Notre vie. Et épargner celle des autres. Il en va de l’intérêt sanitaire de chacun. Et de tous. La santé n’a pas de prix.

Kaya M. Directeur de publication

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