Le cyclone Chido, qui a frappé Mayotte le 14 décembre 2024, a marqué l’île d’une empreinte indélébile. Considéré comme le plus intense depuis quatre-vingt-dix ans, il a causé des destructions massives et un bilan humain tragique.
Préparatifs et alertes
À l’approche de Chido, Météo-France a placé Mayotte en alerte rouge le 13 décembre, puis en alerte violette le lendemain matin, le niveau le plus élevé. Malgré ces avertissements, les centres d’hébergement d’urgence sont restés largement sous-utilisés. Plusieurs facteurs expliquent cette situation :
- La méfiance des populations envers les autorités, notamment parmi les immigrés sans papiers craignant des contrôles.
- Le manque d’équipements adéquats dans les refuges, souvent dépourvus de lits, de sanitaires fonctionnels et de provisions alimentaires.
- La crainte de pillages en l’absence des habitants de leurs domiciles.
- Une perte de la culture du risque, Mayotte n’ayant pas connu de cyclone de cette ampleur depuis des décennies.
Impact du cyclone
Les vents violents, atteignant des rafales de 270 km/h, et les précipitations intenses ont provoqué :
- La destruction de 40 % des infrastructures scolaires, avec 221 écoles, 22 collèges et 11 lycées endommagés.
- La dévastation de nombreux quartiers, notamment ceux constitués d’habitats précaires.
- Des coupures massives d’électricité et de télécommunications, affectant jusqu’à 85 % de l’île.
- Des perturbations majeures dans l’approvisionnement en eau potable et en denrées alimentaires.
Bilan humain
Le bilan officiel fait état d’au moins 35 morts et environ 2 500 blessés. Toutefois, en raison de la destruction généralisée et des conditions de vie précaires, le nombre réel de victimes pourrait être bien supérieur, certaines estimations évoquant plusieurs centaines, voire milliers de morts.
Conséquences écologiques
Le cyclone a également eu un impact écologique dévastateur :
- Destruction massive de la végétation, y compris des arbres centenaires, augmentant le risque d’érosion et de glissements de terrain.
- Menace sur les récifs coralliens en raison de l’apport accru de sédiments dans la lagune.
- Perturbation de la faune locale, avec des espèces telles que les chauves-souris et les lémuriens contraints de modifier leur habitat.
Réactions et aide humanitaire
Face à l’ampleur de la catastrophe, la France a observé une journée de deuil national. Le président Emmanuel Macron a annoncé sa visite prochaine à Mayotte pour soutenir les sinistrés et coordonner les efforts de reconstruction. Un pont aérien a été établi depuis La Réunion pour acheminer des secours, et des renforts en personnel médical et en forces de l’ordre ont été déployés.
Cette tragédie met en lumière la vulnérabilité de Mayotte face aux catastrophes naturelles et souligne l’importance d’une préparation adéquate et d’une politique proactive pour protéger les populations les plus fragiles.
M. Kaya
