Des mots s’amusent dans ma tête
Et je m’improvise poète.
Je les mélange et les déplace
Dans un désordre qui s’efface.
Si quelques fois je les habille
Et que parfois je les maquille,
C’est qu’ils contiennent trop de peine,
Trop de chagrin ou trop de haine.
Des mots bousculent mes pensées
Ils s’y accrochent, obstinés.
Ils sonnent, ils tonnent, ils font vacarme
Au point de faire sourdre mes larmes.
Si quelques fois je les déguise
Et que parfois je les balise
C’est qu’ils renferment trop d’acide,
Trop de rancœur ou trop de vide.
Des mots insensés s’éparpillent.
Ils bondissent et se multiplient,
Ils transforment mes émotions
Au gré de mes divagations.
Si quelques fois je les réfute
Et que parfois je les percute,
C’est qu’ils engendrent trop d’erreurs,
Trop de chimères et trop de leurres.
Des mots qui rient, des mots qui pleurent,
Des mots d’ici, des mots d’ailleurs,
Des mots qui font que ma raison
Ne sombre pas en déraison.
Si je laisse germer ces mots
C’est pour qu’ils pacifient mes maux
Ces maux qui font que ma raison
Pourrait sombrer en déraison.
Sabine Feuillebois 19 décembre 2013