Emmanuel Macron a entamé ce lundi à Mayotte une tournée de cinq jours dans le Sud-Ouest de l’Océan Indien. Quatre mois après le passage du cyclone Chido, qui a fait 40 morts et causé 3,5 milliards d’euros de dégâts, le chef de l’État revient sur l’île pour tenir sa promesse : celle de « lancer le temps de la reconstruction ».
Premier arrêt de ce déplacement à 8 000 kilomètres de Paris : Mamoudzou, chef-lieu de ce département ultramarin, le plus pauvre de France. À son arrivée, Emmanuel Macron a été accueilli dans un territoire toujours en proie à une profonde fragilité. Si les réseaux d’eau, d’électricité et de télécommunications ont été rétablis en urgence, les Mahorais attendent toujours le démarrage effectif des grands chantiers de reconstruction.
« Mayotte doit être plus belle demain qu’elle ne l’était même avant le cyclone », souligne l’Élysée, insistant sur la nécessité de refonder en profondeur le territoire. Pour cela, le président arrive avec un projet de loi de programmation élaboré dans l’urgence, visant à renforcer la lutte contre l’immigration clandestine, l’habitat illégal, l’insécurité, tout en soutenant l’économie locale. Très attendu par les élus mahorais, ce texte sera entériné dès ce soir lors d’un Conseil des ministres exceptionnel, présidé par Emmanuel Macron en visioconférence depuis l’avion qui le mènera vers La Réunion.
Lors de son court passage à Mayotte – une dizaine d’heures – le chef de l’État prévoit de rencontrer la population, des représentants de la filière agricole et les élus locaux pour évoquer les contours de ce projet de loi. Mais sur place, l’impatience reste vive. En dépit de l’adoption en février d’une loi d’urgence censée accélérer la reconstruction via des allègements en matière d’urbanisme et des incitations fiscales, le processus reste laborieux. Manque de financements, pénurie de matériaux, coordination insuffisante : les obstacles sont nombreux, et les habitats précaires réapparaissent aussi vite qu’ils avaient disparu sous les vents du cyclone.
Face à ces attentes, Emmanuel Macron devra convaincre que cette nouvelle étape marquera un véritable tournant pour un territoire en quête de stabilité et de perspectives durables.
M. Kaya
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