Il y a dans certaines marches un parfum d’humanité et d’humilité qui dépasse la simple idée de sport. Ce dimanche 19 octobre, entre Mitséni et Hamjago, ce n’était pas un peloton de joggeurs anonymes qu’on voyait défiler, mais une mosaïque de visages, d’âges et de sourires. Près de 230 participants, en t-shirts rouges éclatants, ont transformé la route en ruban de fraternité.
Dès le lever du jour, le ton était donné : un petit-déjeuner partagé, des éclats de voix, des rires, un peu de stress mêlé d’excitation. Puis, la mise en jambes, les premiers pas, et déjà les encouragements fusaient. Le footing-marche n’était pas une compétition : c’était une traversée du lien, une respiration collective.
Difficile de mieux résumer l’esprit du jour. Sur la route, les générations se croisaient, les parents marchaient aux côtés de leurs enfants, les amis encourageaient les plus âgés. Et à chaque halte, c’était le même rituel : s’hydrater, plaisanter, respirer. Ce n’était pas un exploit individuel, mais un effort partagé, un hymne discret à la solidarité.
À l’arrivée, la mer d’Hamjago accueillait le cortège comme une récompense. Le sable chaud, les pirogues immobiles, le vent léger du lagon : le décor parfait pour la photo souvenir, ce cliché de groupe où le rouge des maillots rivalisait avec le bleu du ciel.
À Mitséni comme à Hamjago, on le sait désormais : chaque pas compte, surtout quand il est fait pour le plaisir de se retrouver. Et dans un monde souvent pressé de courir, ces pas-là rappellent que marcher, c’est aussi exister — ensemble.
M. Kaya, directeur de publication
