Aujourd’hui, l’île de Mayotte devrait traditionnellement et historiquement célébrer l’abolition de l’esclavage. Mais la crise sanitaire et son corollaire le confinement sont passés par là. Coronavirus a raison de cette journée historiquement et tristement symbolique. Ce Coronavirus comme si ce n’est pas suffisant vient s’ajouter au malheur de l’Histoire. Une autre page noire dans une page noire de l’esclavage. Ainsi va la vie.
Ce mot esclavage, mot sensiblement galvaudé reflétait une indignité humaine. La traite des nègres. Ce terme qui trouve son origine dans l’histoire. L’Histoire noire. Ce terme est, hélas, mis à jour, dans notre monde contemporain et moderne. Des individus sont traités comme des esclages sous une autre forme. L’indigne esclavage moderne. Comme si l’indignité de jadis n’a pas atteint son paroxysme. Comme si son exacerbation indigne n’a pas permis la prise de conscience collective et humaine. Une conscience digne. Rédemption salutaire.
L’esclavage, « c’est l’état d’une personne à qui on a ôté sa liberté et qui vit sous l’emprise et la dépendance absolue d’une autre personne dont il est la propriété exploitable et négociable. Un esclave ne possède plus de libertés fondamentales et à ce titre est en dehors de la loi commune à tous les citoyens ». On considère généralement que le début de la traite occidentale date de 1441, quand des navigateurs portugais enlevèrent des Africains pour en faire des esclaves dans leur pays.
L’année 1674 est celle du grand virage, pour l’esclavage. Jusque-là, depuis des siècles, des Africains sont essentiellement emmenés à travers le Sahara vers les pays du monde arabe, où ils deviennent esclaves. L’interdiction de la traite n’intervient qu’en 1815 et surtout en 1817 sous Louis XVIII. L’esclavage est définitivement aboli à Paris, en conseil de Gouvernement, par le décret de Victor Schœlcher qui décide l’abolition de l’esclavage en France et dans ses colonies, le 27 avril 1848.
Ce monde sensé être un monde d’égalité, de fraternité et de liberté. Un monde d’être vivants, d’humains qui jouissent librement de leur existence, est devenu un monde de l’homme, un loup pour l’homme. Hélas !
Kaya M. Directeur de publication