Une semaine après la mort de l’Afro-américain George Floyd lors de son arrestation par la police à Minneapolis, des émeutes embrasent et se propagent dans les grandes villes américaines. Un situation inédite depuis 1968 selon les spécialistes de l’histoire américaine.
Les manifestations et émeutes sont alimentées par un profond sentiment d’injustice des personnes à la couleur de peau noire. En effet, les Afro-Américains sont, en proportion, deux fois plus victimes de bavures policières que le reste de la population. Les bavures sont légion, et elles touchent beaucoup plus les personnes à la couleur de peau noire. La justice poursuit peu les policiers auteurs de violences et les condamne très rarement.
1 952 Américains tués par la police en 2014 et 2015 étaient noirs, alors que les Afro-Américains ne sont que 13 % de la population. C’est un marqueur d’une discrimination qui reste ancrée dans les institutions, soixante ans après le mouvement des droits civiques. L’élection de Barack Obama en 2008 n’a pas bouleversé la donne. C’est sous sa présidence que le mouvement Black Lives Matter (Les vies des Noirs comptent) a pris son essor, après les morts de Trayvon Martin, 17 ans, tué dans la rue par un vigile en Floride, et de Michael Brown, 18 ans, mort lors d’une altercation avec un policier à Ferguson (Missouri) en 2014.