Mayotte se relève doucement des ravages du cyclone Chido, qui a balayé l’île le 14 décembre 2024. Mais si la nature s’acharne parfois avec une force inouïe, c’est bien la négligence humaine qui, trop souvent, prolonge les souffrances des populations sinistrées. Aujourd’hui, un danger d’un autre ordre menace les habitants d’Acoua, et plus précisément ceux du quartier de Marouvatou : des câbles électriques suspendus à seulement deux mètres du sol, au mépris de toute règle de sécurité.
Faut-il attendre qu’un drame survienne pour réagir ? Devons-nous compter les accidents avant que les autorités ne daignent intervenir ? Les camions et véhicules de secours, dont certains dépassent les quatre mètres de hauteur, empruntent quotidiennement cette route. Chaque passage est une prise de risque, une loterie dont personne ne veut être le perdant. L’électricité, force invisible mais puissante, peut en une fraction de seconde transformer un incident en catastrophe.
Les habitants tirent la sonnette d’alarme, mais pour combien de temps encore seront-ils contraints de crier dans le vide ? La reconstruction de Mayotte ne peut se limiter à quelques réparations de façade. Elle doit être menée avec sérieux, méthode et surtout un sens aigu des responsabilités. Les services compétents ont le devoir d’agir, immédiatement et efficacement. Il ne s’agit pas d’un simple confort, mais de la sécurité élémentaire des citoyens.
Mayotte a déjà payé un lourd tribut aux caprices du climat. Elle ne doit pas être victime d’un abandon institutionnel. Redresser les câbles électriques et assurer la sécurité des infrastructures ne relève pas d’un exploit, mais du strict minimum. Parce que se relever d’une catastrophe, c’est aussi veiller à ce que les blessures qu’elle a infligées ne se transforment pas en tragédies évitables.
M. Kaya, directeur de publication
