Il y a des jours où les mots semblent dérisoires. Où l’encre pèse une tonne et où chaque phrase sonne comme une clameur silencieuse. Ce matin, Mayotte a perdu l’un de ses hommes de courage. SIDI Sabidine, caporal-chef et sapeur-pompier volontaire, n’est plus.
Un accident, une fraction de seconde, et c’est une famille brisée, des collègues orphelins, un uniforme qui ne sera plus porté. À 39 ans, il incarnait l’engagement pur, celui qui ne demande rien en retour, si ce n’est le sentiment du devoir accompli. Il faisait partie de ces héros discrets, ceux qui accourent quand tout le monde fuit, ceux qui tendent la main quand d’autres détournent le regard.
Aujourd’hui, c’est toute une île qui pleure. Ses frères d’armes, ses proches, et même ceux qui ne le connaissaient pas, mais qui savent ce qu’il représentait. Un pompier, ce n’est pas qu’un uniforme et un casque. C’est un cœur qui bat au rythme des sirènes, une main tendue vers l’inconnu, une promesse silencieuse de protection.
Alors oui, les routes sont parfois impitoyables, la fatalité cruelle. Mais la mémoire, elle, ne faillit pas. À Longoni, à M’tsamboro, dans chaque regard embué, SIDI Sabidine restera à jamais une étoile, une lueur dans la nuit.
À lui, à sa famille, à ses frères de feu, la rédaction du journal acoua-info leur adresse ses pensées les plus sincères. Que la terre lui soit légère.
M. Kaya, directeur de publication
