Le debaa enchante. Il dulcifie délicieusement le jeûne. Le debaa est bien plus qu’un simple chant traditionnel à Mayotte, c’est une véritable expérience spirituelle et culturelle qui accompagne le Ramadan. Le debaa est, tout compte fait, inhérent et omniprésent durant cette période bénie et sacrée de Ramadan. Ce moment de partage et de ferveur transporte les esprits et unit les cœurs. Sa mélodie envoûtante, vibrante, captivante et fascinante et ses rythmes empreints de solennité offrent une douceur apaisante après une longue journée de jeûne. Une pure merveille.
Le debaa est donc une véritable expression artistique et spirituelle, enracinée dans la culture mahoraise et inspirée des pratiques soufies. Ce rituel exclusivement féminin, où danse et chants sacrés se mêlent, illustre à la fois la ferveur religieuse et la richesse du patrimoine de Mayotte.
Les tenues traditionnelles, les mouvements ondulants et la puissance des voix féminines créent une atmosphère unique, presque hypnotique. Cette tradition ne se limite pas à une simple performance ; elle incarne une transmission de savoirs, un lien intergénérationnel et un moment de communion intense, en particulier pendant le Ramadan.
Le debaa est donc une pratique polyvalente, à la fois spirituelle et sociale. En tant que louange pour les pèlerins, il marque un moment fort de bénédiction et de célébration pour ceux qui accomplissent le Hajj. Lors du Ramadan, il prend une dimension encore plus profonde, s’inscrivant dans une quête de purification et de connexion divine.
Mais au-delà de son aspect religieux, le debaa est aussi un espace de rencontre et d’expression artistique. La compétition amicale entre villages illustre l’importance de la transmission culturelle et du dépassement de soi à travers l’art.
M. Kaya, directeur de publication
