Mulidi

Le Moulidi fièrement célébré

Ce dimanche dès 09H00, le village d’Acoua était devenu le centre d’attraction. Le Moulidi tant attendu a tenu toutes ses promesses. Jusqu’à 18H00, les paroles sacrés, les versets et le son de tambours ont gagné le cœur des amoureux de cette dense venus d’ailleurs dans ce mythique place Chilindrou à guichet fermé. Un moment de communion bien venu 4 mois après le passage du cyclone Chido sur Mayotte et un mois de ramadan si particulier.

Rendez-vous incontournable

C’était le rendez-vous à ne pas manquer. Le Moulidi de Chitéti d’Acoua que la population attendait autant, quelques jours après le Ramadan. Il a fallu s’organiser de telle manière à pouvoir accueillir ces nombreux invités venus des 4 coins de l’île. Au total 12 villages ont répondu présent à l’invitation de le regroupement Miridi Kadri d’Acoua présidé par l’incontournable Sauzée Saandani qu’on ne présente plus. Durant plusieurs mois, plusieurs semaines il a fallu communiquer, se réunir, se concerter pour être enfin prêt ce grand jour.

Dans un chapiteau XXL avec une tribune pour femmes à l’extérieur les amoureux de cette pratique dont Acoua détient encore les secrets ont médité, innové et surpris les curieux. Jusqu’à 18H00, l’ambiance n’est jamais retombé, que l’on ait la chance de se retrouver sur le « tapis de danse » ou derrière celui-ci sur le rangé dont le rôle reste essentiel. Contrairement au Dahira (Toirikati Chadhouli), le Moulidi requiert de la percussion. A ce jeu-là, les percussionnistes ont un rôle primordial. Ali M’zé et ses compères ont chauffé leurs mains.

Le « Charouba » ou l’indispensable

Que serait un Moulidi sans le fameux « Charouba« ? Cette boisson locale qui maintient les acteurs en forme. Du fait maison que l’on nul par ailleurs sauf à l’occasion de Moulidi. Les vertus du Charouba ne sont plus à démontrer: gingembre, poivre, sel, sucre, eau, … mélangé dans un grand pot, le Charouba bien dosé reste la boisson préférée des pratiquants du Moulidi, pas que les femmes finissent par en demander également.

La relève, une force

Si de nombreux anciens ne sont plus là pour superviser le travail fait, les adultes ont mis le paquet pour assurer la relève. Ainsi, vêtus de leur beau boubous beige comme l’ensemble des Miridis d’Acoua, c’est l’occasion pour la classe biberon de démontrer leurs savoirs faire, de séduire et d’entretenir l’espoir d’une relève pérenne. Acoua prépare ses futurs talents de demain. Un projet valable chez les Kadri comme chez les Chadhouli. Ainsi, les élèves de Foundi Soumaila ont innové en transformant le « Faouzana » qui a séduit, une première très prometteuse.

Ainsi, Acoua illumine encore une fois par sa capacité de rayonner et préserver la tradition Mahoraise. Le Moulidi Chitéti clôture ainsi ce mois sacré de Ramadan si particulier.

A. Fofana

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