Dimanche 13 avril, la place Chilindrou a vibré au rythme des tambours et des chants du Moulidi Chiteté, organisé avec brio par Miridi Kadri. Ce fut un véritable succès. Une douzaine de Miridis venus des quatre coins de l’île ont répondu à l’appel, témoignant de la vitalité et de l’unité de la communauté. Le public, venu en grand nombre, a littéralement rempli la place Chilindrou pour célébrer cet événement tant attendu. Le Moulidi 2025 restera gravé dans les mémoires. Il symbolise la force d’une communauté capable de se rassembler, de surmonter les épreuves et de faire rayonner sa culture avec fierté. La jeunesse y a pris toute sa place, les anciens ont été honorés, et la tradition continue de vivre avec ferveur, dans le respect et la transmission. Sauzée, figure incontournable de Miridi Kadri d’Acoua, dresse un bilan positif de cette édition riche en émotions et en spiritualité. Interview.
Comment avez-vous réussi à organiser un événement d’une telle ampleur après un cyclone et un mois de ramadan intense ?
C’est la troisième édition du Moulidi avec un succès franc à Acoua parce que le Moulidi est maintenant structuré. Les jeunes se sentent confiant parce qu’ils sont honorés : beaucoup de jeunes sont formés pour devenir imam et d’autres responsabilités. Donc. Ils se sentent valorisés. Mais surtout, c’est que les gens qui les encadrent sont des « Mouridis » dignes de ce nom parce qu’ils participent sans relâche aux différentes prestations de Moulidi organisées sur le territoire. Un « Mouride » n’est pas celui qui se manifeste lors d’un grand événement comme celui du Chitéti. La relève est assurée bien évidemment parce que les membres du bureau sont des gens très honnêtes qui aiment le Moulidi et qui ont toujours dans leur tête l’idée selon laquelle le Moulidi est une identité culturelle de chez nous qui ne doit pas se perdre. Car le peuple sans identité est un peuple en perdition.
La jeunesse était très présente cette année. Peut-on dire que la relève est assurée ?
Cette édition 2025 a été marquée par un climat serein dans la manifestation parce que les gens ont accepté de s’asseoir pour permettre à nos chères mamans de suivre mais surtout ceux qui sont hors territoire de suivre en direction sur YouTube via le captage vidéo direct de Damann Studio. C’est une édition spéciale aussi dans le sens où il y avait une complicité des femmes qui s’étaient habillées en couleur de nos boubous.
Qu’est-ce qui a particulièrement marqué cette édition 2025 ?
Et enfin ces deux dernières éditions ont été marquées par la disparition de quatre figures emblématiques du Toirikat Kadri : Le fameux Said proumé, Boina Hassani, le grand Hanaffi Mari, l’ancien président de notre association Miridis Kadri d’Acoua et Baban Souma. Tous partis au ciel mais qui nous ont enseigné des valeurs. Que la paix soit vécu eux.
Le Charouba, c’est un incontournable du Moulidi. Pourquoi selon vous ?
Le Charouba est certes incontournable mais ce n’est qu’une des composantes de ce qu’on appelle le « siniya » . Cette dernière contient un ensemble de choses : banane dite “mamboulia”, canne à sucre, sel, sucre, poivre, parfum, gingembre moulu. Le Charouba est fait à partir de tous ces éléments sans parfum. Selon nos foundis le Charouba a plusieurs vertus auxquelles je préfère laisser aux spécialistes dont Foundi ADAM RACHADI qui pourra nous donner des explications plus claires car c’est sa responsabilité.
Propos recueillis par M. Kaya
