Marché paysan GVA 9 04 2021
Éditorial

Les légumes n’accompagnent pas le ftour

Inaccoutumé. Les bananes et les maniocs sont les grands absents sur les nattes de ftour cette année. Les récoltes locales de bananes et de manioc, qui sont des ingrédients essentiels pour les plats traditionnels, ont été ravagées et anéanties par le foudroyant cyclone tropical Chido. Et cela, à deux mois avant le début du ramadan. Ce qui complique les préparatifs pour les familles. Les habitants doivent se contenter de substituts comme le riz, les pommes de terre, les pattes, ce qui modifie les habitudes alimentaires durant ce mois sacré.

Une razzia agricole qui prive aujourd’hui la population de Mayotte de ses précieux aliments de base qui parfument et garnissent la rupture du jeûne. Un sentiment d’impuissance et de résignation face à cette catastrophe naturelle qui a décimé littéralement des années de dur labeur. Une calamité agricole qui vient s’ajouter aux nombreux défis que l’île doit surmonter, aujourd’hui. 

Le cyclone Chido est passé par là, hélas. Le 14 décembre 2024, en une journée, il a dépouillé la forêt en arrachant et en pulvérisant les arbres fruitiers. Un désastre naturel quand on sait que la production des légumes est une source indispensable dans la chaîne alimentaire de l’île. En effet, les récoltes locales de bananes et de maniocs sont des ingrédients essentiels pour les plats traditionnels, surtout durant la période de ramadan. Ces plats traditionnels à base de ces légumes cultivés et récoltés localement sont légendaires dans la culture gastronomique de l’île. 

Cette situation a rendu ces aliments rares sur les marchés de l’île, privant ainsi les habitants des plats qui font habituellement partie intégrante de ce mois sacré. Cette catastrophe naturelle sur l’agriculture locale perturbe, par conséquent, les chaînes d’approvisionnement alimentaire. Cela peut entraîner des pénuries et des augmentations de prix, affectant particulièrement les habitants qui dépendent de l’agriculture locale pour leur subsistance. La préfecture de Mayotte a mis en place un « plan ramadan » pour distribuer des denrées alimentaires aux plus démunis. Des mesures ont également été prises pour faciliter l’importation de produits et stabiliser les prix. 

Les dégâts causés par le cyclone Chido révèlent la vulnérabilité de Mayotte dans des domaines essentiels et vitaux notamment agricoles. De facto, ils mettent en lumière la nécessité de renforcer les infrastructures agricoles du département pour mieux résister aux catastrophes naturelles et assurer une sécurité alimentaire durable.

M. Kaya, directeur de publication

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