Ce dimanche 6 avril 2025, à 20h00, les projecteurs du Stade Bassin se sont éteints. Une dernière fois. Non pas par panne, mais comme un clin d’œil symbolique à ce mois d’intenses efforts, de sport, de rassemblements et de résilience. Le rideau est tombé sur le tournoi Ramadan 2025, mais l’histoire, elle, restera bien allumée dans les cœurs.
Avant de tirer le bilan, saluons d’abord le travail de fond mené par ceux qu’on voit peu, mais sans qui rien ne tient debout : le comité d’organisation réunit aujourd’hui sous la bannière de l’Association Sportive et Culturelle des Jeunes d’Acoua (ASCJA). Un nom. Un espoir. Une force tranquille. Des jeunes pour les jeunes, avec la passion comme moteur, l’engagement comme boussole.
Ils s’appellent Sati, Djobal, Sylva, Falcao, Samiel, Sergent, Tama, Djoker, Gafa, Mambra… Et tant d’autres. Tous unis contre vents, pluies, galères et découragements. Tous mobilisés pour faire vibrer Acoua, cette localité du Nord-Ouest de Mayotte, malgré les cicatrices laissées par le cyclone Chido. Car oui, il fallait de l’audace pour continuer sur un Stade Bassin délabré, poteaux arrachés, grillages fatigués, terrains inondés. Même l’antenne relais s’était installée là, comme pour dire « stop ». Mais eux ont dit « on continue ».
Quand le ciel s’est montré capricieux, l’idée folle de déplacer le tournoi sur le sable a germé. Et c’est ainsi qu’est né le tournoi de Beach Volley, impulsé par Djobal et Gafa. Adopté, applaudi, acclamé. Melrose Plage a accueilli non seulement les jeunes d’Acoua, mais aussi des voisins venus de M’tsangadoua et M’tsamboro. Le sable est devenu terrain d’union. La pétanque, de son côté, a trouvé refuge au plateau polyvalent, réunissant toutes les générations autour d’un cochonnet, d’un sourire, d’un moment.
Ce tournoi n’était pas qu’un enchaînement de matchs. Il fut un acte de résilience locale, une réponse citoyenne au chaos, une célébration de la vie après la tempête. Les finales, d’abord prévues le jour de l’Ide El-Fitre, ont été reportées, mais jamais annulées. Les pluies ont pu retarder, mais pas arrêter.
Et si le Stade Bassin a montré ses limites, alors la mer devient une solution. Pourquoi ne pas y penser pour les prochaines compétitions ? Acoua dispose de l’une des plus vastes plages de Mayotte, capable d’accueillir tout un programme de sport et culture. Nos voisins l’ont déjà compris. Et nous ? Il est temps de réfléchir à long terme.
Au nom de la rédaction d’acoua-Info, chapeau bas à cette équipe organisatrice. Vous avez tenu bon là où la nature a voulu tout défaire. Grâce à vous, les maux laissés par Chido cicatrisent plus vite. Grâce à vous, la jeunesse d’Acoua a trouvé un terrain pour rêver, transpirer, grandir.
Les lumières du stade sont éteintes, mais vos noms brillent encore.
M. Kaya, directeur de publication
