Depuis l’introduction de l’épidémie à Mayotte, l’île connaît la plus forte progression de nombre de cas de tous les territoires Ultramarins. À ce jour, le département vient de dépasser allègrement les 2000 cas, soit plus que toutes les autres collectivités d’Outre-mer réunies. Le dernier foyer en date se trouve au centre pénitentiaire de Majicavo. La situation illustre parfaitement les difficultés des autorités locales et nationales à faire face à cette crise sanitaire. À cet égard, plusieurs fois, des décisions ont été prises et guidées sur les bases scientifiques ou des intérêts économiques au détriment du sanitaire, provoquant des situations ubuesques et incompréhensibles pour les populations concernées.
Des tests complémentaires
Face à l’urgence de la situation, seuls les gestes barrières (port du masque et distanciation sociale) et les mesures de confinement ont montré leur efficacité pour éradiquer la force de contamination du virus. Contestés au début de l’épidémie pour leur efficacité ou leur coût, les tests sont devenus depuis l’axe majeur du Gouvernement afin de lutter contre la propagation du Covid-19. Le 28 avril dernier, le Premier ministre Édouard Philippe avait annoncé vouloir réaliser jusqu’à 700 000 tests par semaine. L’objectif étant de casser les chaînes de transmission du virus et maîtriser ainsi l’évolution de l’épidémie. Cela devait concerner toute personne présentant des symptômes caractéristiques et majeurs du Coronavirus, à savoir une forte fièvre, une toux sèche, des difficultés à respirer et une perte de l’odorat et du goût.
Elle doit immédiatement contacter son médecin traitant afin de se faire dépister. Après obtention d’une ordonnance, le patient se rend au laboratoire ou dans un centre de prélèvements agréé pour effectuer le test. Chez les populations atteintes de diabète, d’une hypertension artérielle et les personnes à forte corpulence, le risque est encore plus élevé. Pour rappel, le coronavirus touche plus sévèrement ces populations que le reste et le diagnostic est plus péjoratif. D’où l’intérêt de se faire tester et ainsi depister une éventuelle contamination liée au Sras-Covid-19. Dans notre pays et dans le département, deux tests sont privilégiés car ils ont montré leur efficacité, leur rapidité et leur complémentarité pour un diagnostic fiable.
Tests PCR pour un Diagnostic précoce
Les tests PCR sont les tests de référence pour le Diagnostic de la phase aiguë du Covid-19. Face à un patient présentant les symptômes cités ci-dessus, ils permettent de détecter la présence du Sars-Covid-19 dans l’organisme d’une personne à un instant donné. Ils confirment ainsi le Diagnostic posé par le médecin. Concrètement, un prélèvement est réalisé grâce à un écouvillon par la narine jusqu’au pharynx et celui est envoyé au laboratoire. On obtient généralement les résultats dans les 24h. C’est ce type de prélèvement qui a été réalisé à la prison de Majicavo. La période idéale pour détecter le germe est d’un jour à une semaine après l’apparition des premiers symptômes.
Ce test PCR peut être également réalisé auprès d’une population asymptomatique car on le sait aujourd’hui que bon nombre de personnes surtout chez les jeunes peuvent contracter la maladie sans toutefois présenter des manifestations cliniques évocatrices du Covid-19. L’objectif est ici de protéger son prochain ainsi que ses proches. L’efficacité de ce test est estimé à 70% et il peut être complété par un autre test.
Les Tests sérologiques
Les tests serologiques permettent de déterminer si vous avez été en contact avec le virus notamment chez les personnes asymptomatiques. Grâce à une prise de sang, les biologistes identifient la présence ou non dans le corps humain des anticorps produits pour faire face à l’infection. C’est le même principe de diagnostic que pour le VIH. Chez les patients symptomatiques, ce test est utilisé en complément du test PCR pour confirmer le Diagnostic ou pour repérer les faux négatifs.
Les résultats seront obtenus au plus tard au bout des 24 heures. Chez les personnes asymptomatiques, il est réalisé dans le cas où si l’immunité pourrait être utile face au virus. À ce jour, on n’est pas en capacité d’affirmer cela, à défaut d’un vaccin et du recul nécessaire face à la maladie et en attendant l’hiver sur l’hémisphère Sud.
Abdoul Anziz SOUMAILA alias MINCE