Éditorial

L’ignominie

Le Nord-Ouest de l’île de Mayotte se réveille ce matin avec effroi et stupeur. Une gueule de bois d’un autre genre, courroucée et amèrement épicée d’inquiétude et de peur. La problématique d’insécurité hante de nouveau. Elle resurgit avec frayeur. Encore. Chaque jour, ce fléau gagne du terrain. De plus en plus effrayant. Et empoisonne et terrorise la vie. Vivre en toute sécurité est devenue une épreuve. C’est inadmissible.

Des violeurs sans scrupule sont dans la nature. Ils ont sévi hier dans la journée, en plein confinement sur le trajet allant de Acoua à Mt’sangamouji en violant sauvagement une femme d’une trentaine d’années enceinte, devant son enfant. Une ignominie. Le mal, le malheureux a frappé. Un coup dur. Un acte ignoble. Inhumain. Un acte qui dépasse l’entendement. Un coup martelé sur des valeurs humaines les plus essentielles : intégrité physique et humaine. Le Nord de l’île, jusque là, paisible, se trouve désormais confronté aux problèmes d’insécurité et de délinquance. D’une autre forme. Dans sa forme ignoble. Ignominie.

En ces temps de crise sanitaire (les épidémies de Coronavirus et de la dengue) que traverse l’île de Mayotte, l’heure ne devrait-elle pas être consacrée au Salut de l’humanité et à ses valeurs les plus nobles : tolérance, moralité, paix, l’amour, rédemption ? Il n’y a rien de plus pire que de vivre dans un sentiment d’insécurité. De ne plus jouir pleinement de sa liberté. De vivre avec un épée de Damoclès. Vivre avec la peur au ventre.

L’appréhension que la violence nous guette. Nous poursuit de façon omniprésente. Ce n’est plus une vie. C’est mourir à petit feu. Une société ne peut se résigner à cette vie gangrenée chaque jour par des actes aussi ignobles q’inhumains. C’est un effondrement. Une déchéance morale, collective, sociale et sociétale. Une décadence des valeurs morales et intrinsèques de l’humanité.

Longtemps, l’île vécut ces phénomènes de violence et de délinquance de loin. Loin de nos yeux. Loin de notre exigüe île. Loin de nos communes. Loin de nos villages. Loin de nos portes. Nous vivions dans la quiétude, la confiance, la solidarité, l’hospitalité, l’entraide, la générosité. Le plaisir et le goût de dormir les portes ouvertes nuit et jour, pour savourer et s’imprégnèrent de la fraicheur du dehors . Et d’ailleurs. Une réelle jubilation. Mais, c’était avant, hélas. Quel gâchis ! Aujourd’hui, sommes-nous définitivement et résolument condamnés à faire table rase de ses principes et valeurs qui ont faits et façonnés de génération en génération notre leur fierté ? Ce mode de vie d’antan singulièrement atypique demeure indéniablement une clé de voûte notre vivre ensemble.

Kaya M. Directeur de publication

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