Chroniques

Mulidi. Voyage au cœur de l’Aïd

Mulidi chant et danse traditionnelle Mayotte

Chaque année, à l’occasion de l’Aïd El-Fitr, un événement incontournable se déroule dans le village d’Acoua : le défilé de Mulidi. C’est un moment à la fois religieux et culturel qui rassemble les habitants autour d’une tradition ancestrale. Après la prière de l’Aïd, qui marque la fin d’un mois de jeûne et de méditation, c’est au rythme des chants tari que la population prend part à ce défilé.

Le Mulidi n’est pas une simple performance musicale : il est une immersion dans l’âme cultuelle de Mayotte. Ce n’est pas seulement un spectacle, mais un hommage aux figures emblématiques qui ont consacré leur vie à cette tradition. Chaque étape de ce défilé a une signification spirituelle. Le départ, depuis la Mosquée du vendredi, symbolise la bénédiction et l’unité de la confrérie. Le passage par le feu chez Foundi Souf Saïd rappelle les sacrifices et l’héritage des anciens. Et bien sûr, l’arrivée chez Foundi Souf Daoud Mulidi (Baba Bindi), figure sacrée de l’art du Mulidi, marque un moment de recueillement, de respect et de gratitude envers ceux qui ont transmis cette culture de génération en génération.

L’un des aspects les plus fascinants de ce défilé est la manière dont il fusionne spiritualité et danse. Les mzinio, danses traditionnelles, et les chants qasuida en arabe ne sont pas seulement des expressions artistiques, mais des prières vivantes. À travers ces rythmes et ces paroles, les Mahorais se connectent à leur héritage spirituel, cultuel et culturel, créant ainsi une atmosphère où le sacré et le profane se rencontrent harmonieusement.

Si le défilé de Mulidi d’Acoua est un moment de recueillement, c’est aussi un moment de fraternité et de partage. Chaque participant, qu’il soit jeune ou vieux, qu’il danse ou qu’il chante, participe à l’édification d’une commune solidarité. Car au-delà des chants et des tambours, c’est bien l’esprit de la communauté qui transparaît. Les Mahorais, unis dans leur diversité, montrent, à travers cette tradition, qu’ils sont liés non seulement par leur foi, mais aussi par leur culture et leurs valeurs humaines. L’Aïd, à travers le Mulidi, devient donc bien plus qu’une fête religieuse : il devient un véritable moment de renforcement des liens sociaux.

M. Kaya, directeur de publication

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