À moins d’un an des élections municipales, les grandes manœuvres électorales ont déjà commencé dans la petite commune d’Acoua, au Nord-Ouest de Mayotte. Si les partis traditionnels peaufinent leurs stratégies et cherchent encore leurs têtes de liste, une nouvelle tendance semble émerger : celle des candidats sans étiquette, portée par des figures souvent nouvelles – ou en tout cas, en rupture avec les étiquettes politiques classiques.
Premier à entrer en scène, Djambahé Ousséni. Ancien militant des Républicains et candidat malheureux aux dernières sénatoriales, ce chef d’entreprise quadragénaire revient en force avec une ambition claire : prendre les rênes de la mairie. Son slogan percutant, “Zéro tolérance”, donne le ton. “Trop d’injustices, trop de laisser-aller. Il est temps de remettre de l’ordre et de la rigueur”, martèle le candidat, bien décidé à imposer une vision fondée sur l’autorité, l’ordre et le changement.
Mais Ousséni n’est pas seul à convoiter le fauteuil de premier magistrat. Dans son sillage, d’autres ambitions s’affirment. Kachirou, lui aussi sans étiquette, a déclaré sa volonté de se lancer dans la course. Autre profil atypique : celui d’Assani Abdoul-Karim, professeur agrégé de mathématiques, qui entend replacer les idées et les programmes au cœur du débat. “Ce n’est pas une histoire de noms, mais de projet. Les électeurs attendent du fond, pas des arrangements entre proches”, affirme-t-il avec conviction.
Un positionnement d’autant plus délicat qu’Assani devra affronter sa propre sœur, actuellement adjointe au maire et présidente du CCAS, investie par Les Républicains. Une bataille fratricide inédite, qui pourrait diviser les soutiens au sein même de leur famille. “Il faut savoir dissocier les liens familiaux de la responsabilité politique”, tranche Assani, qui veut incarner une rupture avec les logiques d’allégeance souvent reprochées à la politique locale.
Du côté des partis traditionnels, la riposte s’organise. Le Parti Socialiste prévoit de reconduire l’équipe municipale qui avait dirigé la commune de 2014 à 2020, autour d’Ahmed Darouèche, ancien maire et désormais de retour dans l’arène. Quant à l’actuel maire, en poste depuis 2020, il joue la carte de la prudence. Membre du parti MDM-MDCA, il n’a pas encore officialisé sa décision, préférant consulter l’état-major avant toute annonce.
Il y aura, apparemment, pléthore de candidats aux prochaines municipales dans la commune. Ainsi, entre candidatures indépendantes, retours d’anciennes figures et rivalités familiales, la campagne municipale s’annonce particulièrement animée à Acoua. Une chose est sûre : les électeurs auront l’embarras du choix, et l’élection de 2026 pourrait bien redessiner en profondeur le paysage politique local.
M. Kaya
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