Éditorial

Musada, l’entraide qui bâtit des ponts

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À Mayotte, certains mots résonnent avec une force particulière. Musada, ce terme profondément ancré dans la culture locale, en fait partie. Il évoque bien plus qu’un simple geste d’aide : il traduit une philosophie de vie, un lien communautaire, une responsabilité partagée. Et ce dimanche 20 avril 2025, ce mot a pris tout son sens, porté par les actions exemplaires de l’association Tarehi Tsika.

Originaire de la commune d’Acoua, Tarehi Tsika incarne depuis quelques années une forme d’engagement que l’on voit trop rarement : constant, sincère, et désintéressé. Dans un contexte de plus en plus marqué par l’individualisme, cette association rappelle que la solidarité n’est pas une option, mais une nécessité.

Lorsque le cyclone tropical Chido a balayé Sohoa, c’est tout un pan de l’artisanat mahorais qui a vacillé. L’association Poterie Sohoa, dépositaire de savoir-faire séculaires, a été lourdement impactée. Le danger ne résidait pas uniquement dans les dégâts matériels, mais dans le risque de voir s’éteindre une flamme précieuse : celle de la tradition vivante.

Face à cette menace, Tarehi Tsika n’a pas tergiversé. Elle a mobilisé, rassemblé, agi. Avec ses partenaires – HCA, Louba Junior et une armée de bénévoles – elle s’est rendue sur place, non pas pour faire acte de présence, mais pour faire œuvre utile. Nettoyer, réparer, soutenir, encourager. Pas de grandes promesses, mais des actes simples, concrets, puissants.

Là est toute la différence : le Musada façon Tarehi Tsika n’est pas un slogan. C’est une main tendue, une solidarité sans frontières, un engagement qui ne s’arrête pas aux limites d’une commune. Ce n’est pas une action ponctuelle, c’est une mission de chaque instant.

À l’heure où les crises se multiplient, où la précarité gagne du terrain et où les repères vacillent, il est urgent de valoriser ces élans de fraternité. De reconnaître, de soutenir, de s’inspirer. Car oui, l’entraide peut reconstruire, raviver et même transformer. Tarehi Tsika le prouve : le Musada, quand il est vécu pleinement, est bien plus qu’un mot. C’est une force de vie.

M. Kaya, directeur de publication

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