Quand Mayotte court pour dire non à l’insécurité et pour dire oui à la liberté de circuler par le sport. C’est justement par le sport que s’articule le credo mis en avant courageusement et sportivement par des jeunes mahorais à l’origine de Challenge Tour Mayotte.
Pratiquer le sport, c’est-à-dire exercer une activité physique et d’effort qui suppose « un entraînement méthodique et le respect de règles » que les membres du désormais populaire Challenge Mayotte Tour, ont choisi d’exprimer leur slogan floqué sur des t-shirts des participants : « Non à l’insécurité, Oui à la liberté de circulation ».
Une initiative salutaire initiée par Chad et ses potes. Tous les trois « Challengers » croient à la lutte contre l’insécurité et la violence qui gangrène l’île, par la pratique du sport, et vouent une passion pour ce dernier. A leur manière, ces enfants de l’île démontrent depuis déjà quelques mois que les bienfaits vertueux du sport sont aussi une solution parmi d’autres pour endiguer le fléau de la délinquance qui prend, hélas, des proportions très inquiétante. Une belle initiative porteuse d’espoir et d’espérance. Elle est utile tant l’angoisse et l’exaspération deviennent de plus en plus rude. Difficilement insupportable.
Encore plus audacieux et courageux quand ces jeunes ont réussi habilement à rallier à leur noble cause quelques élus et non des moindres, le sénateur Thani et Daniel Zaïdani et des maires fraichement élus à prendre part physiquement à leur challenge. « On court, on marche mais derrière on a des messages très importants expliqués aux élus », prévient Chad, l’un des membres influents de Challenge Tour Mayotte. Une manière de sensibiliser, d’alerter et d’enrôler la population et les élus par une activité physique vertueuse. Chose faite. Un franc succès. C’est ce dimanche que tout ce beau monde politique et anonyme, jeunes et adultes ont répondu présent pour un trajet, à pied et en toutes jambes sous la chaleur tropicale, de Longoni à M’tsapéré.
Un défi qu’ils ont réussi à relever pour dire non à l’insécurité et oui à la liberté de circuler partout dans l’île sans stress et sans avoir la boule au ventre. Aux jeunes de se rendre utile, de sensibiliser et d’impulser à leur humble niveau. Un devoir citoyen et civique à saluer et à encourager et à soutenir. Mais c’est aussi et surtout aux décideurs politiques locaux et étatiques (forces de l’ordre et justice) de prendre pleinement et vigoureusement leurs responsabilités devant cet inquiétant et galopant sentiment d’insécurité qui ronge chaque jour le moral des mahorais. Aux forces déployées dans les jambes doivent aussi être utilisées dans la prise des mesures fortes et décisives pour combattre et stopper ce fléau immonde et immoral. Et vite. Mayotte souffre et sombre dans l’horreur. C’est intolérable. Et c’est affolant.
Il serait certes utopique d’espérer retrouver la vie paisible et pleine de quiétude d’antan. Le monde évolue et la société avec sa mentale avec mais mettre fin à la banalisation des actes de violence et de délinquance, est plus que nécessaire et urgent. La société mahoraise n’est nullement habituée à ce degré de violence. L’horreur et la barbarie ne sont guère tolérables. Alors agissez pour protéger cette petite et superbe île. La sécurité est de votre ressort. C’est une fonction régalienne. C’est à vous d’assurer la sécurité et de maintenir l’ordre sur ce petit territoire. Les mahorais aspirent à la vie paisible en toute sécurité.
Kaya M. Directeur de publication