Jusqu’à peu, les nuits d’Acoua étaient synonymes de tranquillité. Des rires, des discussions tranquilles entre amis sur la plage, une brise légère pour accompagner les insomnies ou les moments de détente. Mais ce week-end, un bruit sec et violent a brisé cette routine paisible : des tirs, en pleine nuit, en plein quartier. Pas de blessés, heureusement. Mais faut-il vraiment attendre un drame pour agir ?
Ce qui s’est passé près du kiosque Acoua 1, ce samedi soir, n’est pas qu’un simple fait divers. C’est le symbole d’un basculement. Un quartier jusque-là épargné par la violence se retrouve soudain happé par une scène qui aurait pu virer au drame. Deux individus armés, un pick-up gris, des tirs. Et surtout, des jeunes pris pour cible, sans raison apparente.
L’image est forte : une jeunesse qui court, paniquée, sur une plage où elle cherchait juste à respirer. Le choc, la peur, l’incompréhension. Et derrière, une population tout entière qui se demande : « Pourquoi chez nous ? » Certains parleront de « règlement de compte », d’autres d’un « acte isolé ». Peu importe, finalement. Ce qui compte, c’est que la peur s’est invitée à Acoua. Et avec elle, un sentiment d’abandon, d’inquiétude, de colère aussi.
Les habitants demandent des réponses. Et surtout, des actes. Une sécurité renforcée, une présence accrue, une vraie politique de prévention. Car Acoua ne doit pas devenir un énième point sur la carte de l’insécurité et de délinquance. En attendant, les plages se vident la nuit, les rires s’éteignent un peu plus tôt, et la fraîcheur nocturne laisse place à la méfiance.
M. Kaya, directeur de publication
