Éditorial

Quand l’âme d’Acoua se met à chanter

Il est des traditions qui ne s’essoufflent pas, qui traversent les siècles avec une force intacte. Le Mulidi Chitéti, à Acoua, en est une. Chaque année, à la fin du Ramadan, la place Chilindrou se transforme en sanctuaire vivant, où se mêlent chants sacrés, émotions collectives et transmission de la foi.

À l’heure où les repères vacillent, où les cultures s’effacent parfois sous le poids de la modernité, le Mulidi résiste. Il s’enracine. Il fédère. Porté par des figures comme Mulidi Kadris, ce rite n’est pas un simple vestige : il est une boussole identitaire, un chant d’unité, un lien indéfectible entre passé et avenir.

À Mayotte, et singulièrement à Acoua, le Mulidi n’est pas un folklore. C’est la mémoire d’un peuple en prière, un patrimoine vivant inscrit dans la chair et l’âme. Il traverse les âges, les événements, les saisons, et s’invite à chaque étape de la vie mahoraise. Mariages, deuils, pèlerinages… le Mulidi est là, fidèle, humble et majestueux à la fois.

Le 13 avril, ce n’est pas seulement un événement qui se joue. C’est une déclaration d’amour à nos racines, à notre spiritualité, à notre village. Dans chaque vibration de tambour, dans chaque note chantée, dans chaque regard tourné vers le ciel, Acoua se raconte, se recueille, se célèbre.

Alors que les défis sont nombreux, que le cyclone Chido a laissé des traces encore visibles, le Mulidi est un baume, une lumière, une force tranquille. Il rappelle que tant que nos chants résonnent, notre histoire continue de s’écrire. Ensemble.

M. Kaya, directeur de publication

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