Il est des matins où le football redevient ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être : une école d’humilité, de joie et d’avenir. Ce week-end d’octobre 2025, sur le terrain synthétique de Mtsahara, les jeunes d’Étincelles de Hamjago ont rappelé à toute Mayotte qu’avant d’être une compétition, le sport est une éducation — un art de vivre ensemble.
À l’heure où nos villages cherchent à ranimer la flamme du collectif, où nos jeunesses doutent parfois de leurs horizons, ces enfants ont donné une belle leçon : l’excellence naît d’abord de la discipline et du plaisir. Ils ont joué. Ils ont ri. Ils ont gagné. Et, plus encore, ils ont représenté un Nord qui refuse de rester spectateur de son propre destin.
Ce n’est pas simplement une qualification à la grande finale de l’Orange Cup 2025. C’est un symbole. Celui d’une génération qui ose rêver plus grand, sans perdre ses racines. Car au-delà des buts et des applaudissements, Étincelles porte un projet humain : le programme P.R.E.T.S — Plaisir, Respect, Engagement, Tolérance, Solidarité. Une boussole éducative, à mille lieues du vacarme du football-business, mais si proche du cœur battant de nos villages.
Cette philosophie-là ne se mesure pas en trophées. Elle se mesure dans les regards fiers des parents, dans la patience des éducateurs, dans le rire des enfants qui rejouent le match sur le chemin du retour. Le Nord compte bel et bien jouer sa partition. Étincelles envoie un message clair : l’avenir du sport local passe par l’éducation, la passion et la persévérance.
Et si la finale du 30 novembre ouvre les portes d’un voyage vers la métropole, tant mieux. Mais la vraie victoire est déjà là : avoir formé des jeunes debout, curieux, solidaires — prêts à défendre leurs couleurs avec dignité. Les grandes équipes se bâtissent sur les petits terrains. Et les plus beaux rêves commencent souvent avec un simple ballon, quelques amis et beaucoup de cœur.
M. Kaya, directeur de publication
