Culture

Retour sur le “Maoulida” d’Acoua

Maoulida Acoua, juin 2015

Samedi dernier sur la fameuse place Chilndrou s’est tenu le grand “Maoulida Nabi” du village d’Acoua. Plus de 30 villages venus des quatre  coins de Mayotte ont répondu présent à l’invitation des Foundis Papalahi, Souf Bé, ou encore de Soula Boutsi Boutsi. Acoua a vibré durant toute la nuit aux rythmes de chants, des versets accompagnés de danses dans une ambiance que seul Acoua détient le secret.

Quand Acoua accueille Mayotte

Le Maoulida Nabi ou Maoulida Chengui fait parti des manifestations cultuelles. Et en cette matière, au même titre que le Moulidi ou le Dahira, Acoua brille par son rôle de leader et de maîtrise. Ils étaient pas moins de mille personnes à avoir délaissé leurs villages et leurs lits pour converger sur la grande place Chilindrou. Cependant dès 21H00 l’accueil des différents villages invités pour prendre part à la cérémonie, mais surtout à la fête.

Le Maoulida fait parti des piliers de la tradition mais également de l’histoire de Mayotte.  Le village s’est bien organisé comme d’habitude en quartier (Bandrani, M’jihari et M’tsangan)  pour accueillir les invités venus de plus de 30 villages de Mayotte, d’abord pour le festin avant de rejoindre la place Chilindrou pour la fête.

Une histoire de génération

Le Maoulida n’est pas seulement l’affaire des anciens. Hommes comme femmes, ils sont de plus en plus jeunes pour rejoindre les rangs de leurs aînés, ainsi une bonne occasion de perpétuer cette tradition d’autant de l’histoire ancienne et contemporaine de Mayotte.

Ceci étant, dès 23H00, après le Barzangui, le grand Maoulida a débuté avec d’un côté les hommes armés de leurs tambours envoyés des sons et des chants que eux seuls connaissent le secret, et de l’autre côté les femmes assises ou debout assuraient le chœur et la danse. Tout au long de nuit, rien ne sera laissé au hasard. Pour maintenir le cap, chez les hommes comme femme, le relais et les remplacement s’effectuent. Le café, le thé mais également le “Chanou Moina Fatima” éveillent les moins en forme.

Au tour de “Mabadzou

Jusqu’à la tombée du jour, la joie de se retrouver et le partage ont battu leurs pleins sur la place.  Dès 06H00 une pause fut observée. Les protagonistes sont partis se changer, prendre la café et le thé avant de revenir pour le Mabadzou qui a commencé deux heures plus tard. Avec les mêmes sourires et ambiances, la Maoulida a repris des plus belles pour se terminer à midi. En ce dernier week-end avant le début de mois de Ramadan, la population d’Acoua et les nombreux invités très fatigués sont partis se reposés avec un sentiment de devoir accompli. Puisque le Maoulida est synonyme d’union et le Ramadan arrive à point nommé.

Foundi Souf Bé dans tous les esprits

Mais le paradoxe très particuliers c’est qu’à quelques mètres de la place Chilindrou où le Maoulida battait son plein, le grand Foundi Souf Bé convalescent depuis quelques mois, versait des larmes. Ce dernier assigné dans son lit recevait ses nombreux invités lui souhaitant un très bon rétablissement. Ce foundi toujours souriant et confiant a confié à tout un chacun que sa place était parmi ses paires et non sur le lit. Souf Bé qui nous a affirmé qu’il a passé la nuit  à verser des larmes liée à son absence à ce grand rendez-vous.

Dans cet esprit ses disciples venus des 4 coins de Mayotte esse disent confiant quand à son rétablissement et à son grand retour sur les scènes de Maoulida de Mayotte. Puisque son nom est devenu une image et un symbole pour toutes les générations. Puisque le Maoulida est également une école d’espoir, et il est inimaginable de parler Maoulida sans évoquer ce grand maître.

Fofana A.

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