Témoignages

Shutt, des souffrances silencieuses, il ne faut rien dire !

Demain, une nouvelle ère se prépare en métropole et les territoires ultramarins sauf pour tous les départements en rouge dont le virus circulerait activement. Mayotte fait parti des exceptions, une île sous-tension, qui doit gérer en même temps deux épidémies (la dengue et le Covid-19), en plus des violences urbaines, les violences entre bandes et compagnie, Mayotte souffre, elle est en pleine crise dans ce mois sacré qui devrait être propice aux bonnes choses, la solidarité, l’entraide, le pardon, les bons comportements. On devrait tous s’aimer et ne se faire que du bien. Mais ça, c’est dans un monde idéal. Ce n’est pas la réalité ! 

Pendant ce temps, des familles monoparentales, des personnes en situation de fragilité et de vulnérabilité, jeunes ou moins jeunes souffrent en silence. Elles manqueraient de quoi satisfaire leurs besoins primaires. En exemple, je vous citerai cette mère célibataire de trois enfants à bas âge. Elle élève seule ses enfants. Mère célibataire ayant de gros soucis de santé peinent à joindre les deux bouts. Elle serait isolée dans une petite ville sans famille. Elle vivrait avec peu de moyens. Le père de son aîné, un homme charmant qui l’aurait abandonné pendant la grossesse a réapparu dans sa vie. Après lui avoir dit :”Si tu veux que ton fils ait un père, ne me demande rien et surtout pas de pension alimentaire”. 

La jeune mère célibataire n’a pas eu d’autres choix que de lui en réclamer (la pension alimentaire) non pas pour des raisons financières mais parce que l’administration française lui a demandé auquel cas, on lui privera de l’aide attribuée aux mères isolées. C’est alors en toute logique qu’elle fit la démarche. 

Au moment de l’audience, elle a eu la très bonne surprise d’apprendre que le père de son enfant a pris un avocat et qui lui en faudra un aussi. C’est à partir de ce jour-là, qu’elle alla vivre un parcours de combattant. De plus, elle fut obligée de travailler pour nourrir ses enfants, elle était sous tous les fronts et elle ne pouvait plus ni se reposer ni dormir. Elle devait s’occuper de sa maison, de ses enfants et se rendre au travail. Un peu plus tard, son médecin traitant lui a appris qu’elle était anémique et qu’elle avait des problèmes de tension qu’elle devait s’en occuper. Cette mère n’avait pas le temps pour prendre soin d’elle. Sa seule priorité était ses enfants et elle s’oubliait mettant ses besoins au second plan. Elle était le père et la mère de ses trois enfants. Elle devait accomplir ces deux rôles toute seule qu’elle le veuille ou pas. 

Aujourd’hui, elle est obligée de se confiner et vivrait sans ressources, elle ne peut ni faire des courses, ni nourrir convenablement ses enfants. Le peu d’argent qu’elle avait aurait servi à payer son avocat. Heureusement que les assistants sociaux existent. Elle a pu faire une demande d’aide en urgence en ce temps dur de crise sanitaire internationale. 

Cette jeune dame est restée seule face à ces soucis. Le père de son fils fut insensible à sa peine. Tout au contraire, il appelait et cherchait à avoir des droits sans réellement avoir accompli ses devoirs de pères durant plus de sept ans. Il ne semblait pas être capable d’empathie pour la mère de son fils: “si tu veux te faire du mal, c’est ton choix, fais-le, cela m’est égal que tu souffres, c’est ton problème et non pas le mien. Et que tu te laisses mourir, c’est ton choix aussi, cela me fait ni chaud ni froid”. 

Oui, nous vivons dans un monde où certaines personnes souffrent en silence sans que leur mal-être soit entendu et écouté. Tout au contraire, on la banalise et on stigmatise des mères comme elle qui ont rencontré non pas leur âme-sœurs mais leur “zirayiilou” (leur ange de la mort) dira t-on chez nous à Mayotte. 

Ne les oublions pas et ayons une pensée profonde pour toutes ces mères célibataires qui se battent chaque jour, chaque minute et chaque seconde pour faire grandir leurs enfants sans aucun soutien régulier et surtout avec beaucoup de difficultés quotidiennes et de très nombreux obstacles. On leur souhaite beaucoup de courage. Tenez bon, Dieu lui ne vous oublie pas. Il est important d’avoir une pensée spéciale pour ces femmes courageuses. Il est important à l’heure actuelle de ne banaliser aucune souffrance et surtout de n’oublier personne.

Sarah. 

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