Il est des rendez-vous qui dépassent les frontières du simple événement pour devenir des respirations collectives. Le Salon du Livre de Mayotte, dans sa 4ᵉ édition, appartient à cette catégorie rare. Ici, le livre n’est pas qu’un objet de papier : il devient un compagnon de route, un trait d’union entre générations, une promesse d’avenir.
Au milieu des baobabs et du bruissement de la mer, les enfants lisent, les écrivains racontent, les lecteurs ambulants transportent des trésors de mots dans les villages. Ce tableau, d’une simplicité désarmante, résume pourtant l’essentiel : l’accès à la lecture est un acte d’émancipation. Il fonde la liberté de penser, nourrit la curiosité et ouvre des chemins là où l’horizon semblait fermé.
À Mayotte, où la jeunesse est majoritaire, la lecture n’est pas un luxe. C’est une urgence douce, un investissement sur l’avenir. Chaque livre partagé, chaque histoire contée dans une cour d’école ou sous un manguier, contribue à bâtir une société plus éclairée, plus confiante en elle-même.
Le Salon du Livre est de ces espaces qui rappellent que la culture ne se décrète pas : elle se cultive. Elle demande du temps, de la passion et surtout une volonté politique de la rendre accessible à tous.
En donnant la parole aux auteurs mahorais, en célébrant les libraires, les éditeurs et les passeurs de lecture, cette édition 2025 fait bien plus qu’exposer des livres : elle invite à croire au pouvoir du mot comme levier de transformation sociale.
Sous le baobab des mots, Mayotte écrit lentement sa propre histoire — une histoire de savoir. Une histoire de fierté. Et une histoire d’avenir partagé.
M. Kaya, directeur de publication
