Il y a des jours où un village tout entier se redresse, respire et se souvient. Ce samedi, Acoua n’était pas seulement un point sur la carte de Mayotte : c’était un livre ouvert, un musée vivant, un chemin d’histoire parcouru à pas d’enfant et à pas de géant.
« Sur les Traces d’Acoua » n’était pas une simple course d’orientation. C’était une déclaration d’amour à notre patrimoine, à nos racines, à nos anciens. Les jeunes ont couru, cherché, questionné, ri — et sans s’en rendre compte, ils ont renoué le fil d’une mémoire que le temps a effiloché, mais que la volonté ravive.
Dans chaque énigme, il y avait une leçon. Dans chaque halte, un fragment d’histoire. Dans chaque sourire d’habitant, la promesse d’un avenir conscient de son passé. Cette initiative de l’association Tarehi Tsika a prouvé qu’on peut apprendre en jouant, s’unir en marchant, bâtir en écoutant.
Ce que nous avons vu ce jour-là, c’est une jeunesse fière, curieuse, inventive — une jeunesse d’Acoua qui ne se contente plus d’habiter un territoire, mais qui le comprend, l’explore et le raconte. Ce que nous avons ressenti, c’est un élan collectif, une respiration commune, un désir de continuer à faire vivre nos histoires sans nostalgie, mais avec respect et confiance.
« Sur les Traces d’Acoua » est plus qu’un événement : c’est un symbole. Le symbole d’une génération qui regarde derrière elle pour mieux avancer. Le symbole d’un village qui sait que la culture n’est pas un luxe, mais un lien. Le symbole d’un peuple qui marche ensemble — vers demain. Et quand les pas des enfants se mêlent à ceux de leurs aînés, c’est tout Acoua qui avance.
M. Kaya, directeur de publication
