Billet

Trois divisions, un même souffle : le football mahorais relance la machine

Ce week-end, les terrains de Mayotte vont de nouveau respirer, vibrer, s’enflammer. Après des reports, des pluies, des débats sans fin sur la pelouse synthétique ou pas, la 14ᵉ journée du championnat — toutes divisions confondues — sonne comme un retour à la vie. La R1, la R2 et la R3 reprennent leur tempo, et c’est tout le football mahorais qui retrouve son battement de cœur.

En Régionale 1, les regards se tournent vers M’liha, où l’ASCJ reçoit Bandrélé FC, leader invaincu et tout juste auréolé de sa victoire en Coupe de France régionale. Duel de prestige entre une équipe sûre de sa force et une autre qui veut bousculer l’ordre établi. Derrière, M’tsapéré et Combani guettent le moindre faux pas, prêtes à bondir. La R1 n’a jamais été aussi serrée, aussi haletante, aussi vivante.

En Régionale 2, le scénario est tout aussi incandescent. Étincelles de Hamjago et AS Sada se partagent la première place, à égalité parfaite. Deux locomotives, deux styles : Hamjago la rigueur, Sada la fougue. Ce samedi, chaque but, chaque faute, chaque sifflet comptera. Dans leur ombre, M’tsamboro, Vahibé et Enfants de Mayotte maintiennent la pression, prêts à se glisser dans la brèche au moindre faux pas des leaders.

Et puis, il y a la Régionale 3, ce championnat où tout se joue dans la sueur et le cœur. En tête, AJ M’tsahara et USCJ Koungou tracent leur route vers la montée, mais rien n’est figé. Tsingoni, Acoua, Labattoir… chacun veut encore croire à l’exploit, chacun se bat avec ce qu’il a : du courage, de la volonté et, souvent, de la débrouille.

Au fond, cette 14ᵉ journée, c’est plus qu’un simple week-end de football. C’est un miroir du territoire : passionné, imprévisible, collectif. Sur les pelouses, il n’y a ni petites équipes ni matchs anodins. Il y a des villages, des rêves, des couleurs, des cris. Il y a tout ce qui fait de Mayotte une terre de football.

Et quand le coup de sifflet final retentira, dimanche soir, les scores compteront — mais pas autant que la ferveur. Parce qu’ici, jouer, c’est déjà gagner un peu.

À Mayotte, le trail n’est plus une curiosité. C’est devenu une façon d’habiter son île, de respirer son relief, de renouer avec la lenteur et la force du pas. Une marche moderne, dans la continuité des chemins d’hier.

M. Kaya, directeur de publication

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