Ce samedi 19 avril 2025, à partir de 9h, le préau de la mosquée Zawyani à Acoua, localité du Nord-Ouest de Mayotte, vibrera au rythme du Débaa, dans une ambiance de fête et de retrouvailles. Les cinq associations locales – Fainiya, Soimadia, Antonia, Ihwoiti Nourou et Riyadhuiya – unissent leurs voix pour célébrer comme il se doit la fin du mois sacré de Ramadan.
À Acoua, cette tradition bien ancrée veut que, dans la semaine suivant l’Aïd el-Fitr, les associations cultuelles et religieuses organisent des événements autour de leurs pratiques respectives. Cette année encore, les ferventes de Débaa, art mêlant chants, danses et percussions, seront au rendez-vous pour faire vivre cette tradition portée de génération en génération.
« C’est une tradition à Acoua. Une semaine après l’Aïd, chaque association organise quelque chose. Ce samedi, c’est notre tour de faire vibrer le village avec le Débaa », explique Islamya, l’une des figures incontournables de cette culture. Impliquée depuis l’enfance, elle est aujourd’hui une référence dans la transmission de cet héritage.
Le Débaa, exclusivement féminin, est bien plus qu’un moment de célébration : c’est un espace d’expression, de transmission et de communion entre femmes, toutes générations confondues. À travers les chants mystiques et les mouvements chorégraphiés, les femmes d’Acoua revendiquent avec fierté leur place au sein de la tradition mahoraise.
Après une fin d’année marquée par les intempéries – le cyclone Chido et la dépression Dikélédi – et un mois de jeûne particulièrement éprouvant, ce rendez-vous sonne comme une bouffée d’air frais. « On veut se retrouver, souffler un peu, profiter ensemble et tourner la page », confie Islamya. Le Débaa de ce samedi s’inscrit dans la lignée des grands événements religieux du mois, à l’image du Moulidi Chitéti organisé dimanche dernier, par le célèbre Miridi Kadri d’Acoua.
Une manière pour les femmes d’Acoua de rappeler que l’art et la foi, loin d’être opposés, peuvent se conjuguer avec grâce et ferveur. Une matinée qui s’annonce donc haute en couleurs, en sons et en émotions, au cœur du patrimoine vivant de Mayotte.
La Rédaction
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