Comme un souffle venu du passé, porté par les chants sacrés et les tambours vibrants, le Mulidi Chitéti revient illuminer la mythique place Chilindrou à Acoua. Ce dimanche 13 avril, le village tout entier vivra au rythme de cette tradition ancestrale, moment phare de la fin du Ramadan. Parmi les figures emblématiques de ce rendez-vous spirituel et festif, Sauzée Saandani, la voix et membre influent du Miridi Kadri, nous livre quelques confidences. Interview.
Que représente pour vous le Mulidi Chitéti organisé chaque année à Acoua ?
Le Moulidi Chitéti est la célébration de la fête de l’Aïd-el-fitr mais en raison des événements sportifs programmés le jour, on a décidé de le reporter au 1er dimanche qui suit la fin du Chitéti. C’est une tradition qui a commencé dans les années 2000 dont l’objectif est de célébrer la culture mahoraise dont le Moulidi.
C’est un moment de partage des gâteaux où chaque garçon s’habille en costume, boubous, rythmé en chants et danses. Lors de cet événement, sous le pilotage de nos aînés, les chants et danses se succèdent avec des temps dédiés aux mawayindoi où un grand foundi prêche les bonnes paroles à visée éducatives et morales.
Comment se passent les préparatifs de cet événement ?
Des réunions de préparation ont lieu tous les dimanches pour faire le bilan des démarches et dimanche dernier l’équipe du Toirikat Chadhouli et Kadri se sont mobilisés pour la recherche des fagots.
Samedi 12 avril : à partir de midi tous les garçons seront mobilisés pour couper les fagots pour permettre aux femmes de réaliser les premières cuissons : feliki mhogou, frire les poissons … suivi du nettoyage de la place Chilindrou et l’installation des chapiteaux.
Le jour J, au petit matin, on installe les nattes et on entame les dernières décorations du stand pendant que les femmes s’activent au fourneau. A 8h : on accueille les Foundis, mazeha escortés en rythme de chant de moulidi jusqu’à la place afin de débuter les festivités.
Quel rôle joue le Mulidi dans la société mahoraise actuelle ?
Le Moulidi occupe une place importante de par sa visée éducative et culturelle. C’est une identité culturelle mahoraise qui permet de transmettre certaines pratiques ancestrales où on véhicule des message, des valeurs dont le respect. A travers cette culture, on incite les jeunes à lutter contre l’oisiveté et à développer l’esprit de partage et d’amour envers le prochain.
Quel message pour quelqu’un qui n’a jamais assisté à un Mulidi ?
A Acoua, le moulidi est de qualité exceptionnelle donc on invite tout le monde à venir voir la tradition qui commence à se perdre dans d’autres villages. Un moulidi à Acoua fait rappeler l’époque de nos grands parents.
Propos recueillis par M. Kaya

Pingback: “Le peuple sans identité est un peuple en perdition” - acoua-info