À Acoua, l’inacceptable semblerait devenir une norme ? Un sentiment d’impunité qui atteint des limites intolérables. L’incident de vendredi soir ne peut pas être considéré comme un simple fait divers, il constitue un véritable signal d’alarme. Vers 21 heures, deux véhicules de la Gendarmerie en patrouille près du terrain de football ont été pris pour cible. Des pierres et des bouteilles d’alcool ont été jetées, mais heureusement, aucun blessé n’est à déplorer. Toutefois, l’intention était évidente : franchir une ligne, tester les limites, défier l’autorité. Et défier l’uniforme.
L’attaque a duré quelques instants. Le premier véhicule a traversé la zone sans incident, tandis que le second a été attaqué. Les gendarmes sont descendus de leur véhicule, mais les agresseurs, un petit groupe d’individus selon les témoins, se sont rapidement évaporés dans la nuit, en direction de la plage d’An Tapalalahi. L’incident s’est terminé là. Les forces de l’ordre ont repris leur patrouille. Pourtant, quelque chose a été brisé.
C’est la première fois qu’un tel acte direct de violence est dirigé contre la gendarmerie à Acoua. C’est un acte inédit. Et c’est précisément ce qui inquiète : ce qui était autrefois impensable semble devenir progressivement banal. Un nouveau seuil de violence a été franchi, et avec lui, une inquiétante normalisation de l’impunité.
Autrefois tranquille, Acoua est aujourd’hui un lieu où les troubles se multiplient. Depuis le retrait du Comité de Surveillance, de nouveaux types de délinquance se font jour, s’installant lentement mais sûrement. Les tensions, les agressions, et un sentiment d’abandon grandissent, exacerbant un sentiment d’insécurité déjà bien ancré. Au milieu de cela, une population qui aspire à vivre en paix.
Dans ce contexte, les gendarmes se retrouvent souvent isolés. Ils sont solides et déterminés, mais jusqu’à quand ? Lorsque ceux qui sont censés protéger sont attaqués, c’est tout un équilibre qui se fragilise. Si l’autorité cède, que reste-t-il ? Il ne s’agit guère d’exagération, mais bien de reconnaître la gravité de la situation. Ce qui s’est passé vendredi soir est sérieux, et ce qui est grave ne doit jamais devenir une banalité.
La sécurité n’est pas seulement l’affaire des forces de l’ordre. Elle concerne l’ensemble de la société : les habitants, les élus, l’État. Il est temps d’agir collectivement, avant que l’inacceptable ne devienne une habitude.
M. Kaya
