Témoignages

Une guerre psychique contre un virus !

Quand se confiner devient le seul moyen de se protéger ? A l’heure actuelle, nous vivons une période de crise sanitaire inédite sur tous les territoires français et dans le monde entier. A Mayotte, nous sommes aussi concernés mais qu’il est dur de se confiner et de respecter ces gestes barrières qui nous sauvera et protégera aussi les autres. 

Ainsi se laver régulièrement les mains, garder une distance d’au moins un mètre, tousser ou éternuer dans son coude ou un mouchoir devrait être des comportements à adopter au quotidien comme les cinq prières pour ceux qui le font. 

Il est aussi indispensable de rester chez soi, de rester confiner pour éviter que le virus ne se propage sauf si nécessité de sortir pour des raisons professionnelles, médicales, urgences familiales ou se promener pour prendre l’air mais toujours de préférence seul. 

Comment peut-on supporter le confinement à Mayotte ? Alors que les personnes ont l’habitude maintenant d’être souvent à l’extérieur et se retrouver en groupe pour manger les brochettes (brochette de viande ou poisson) , faire des voulé (barbecue) à la plage, jouer au dominos pour les hommes. Et les pères polygames, ils ont l’habitude de se rendre dans différents foyers avec leurs différentes femmes… Le confinement semble alors très compliqué… Et ceux qui ont leurs autres femmes à l’extérieur, à Madagascar, à la Réunion, la Métropole ou ailleurs, c’est psychologiquement très difficile. 

Et toutes les autres situations rendant le confinement pratiquement impossible. 

Les Mahorais peuvent-ils se plier aux règles du confinement ? Cela leur semble bien compliqué surtout pour les personnes qui vivent dans une grande précarité où ils partagent parfois une pièce à 5 ou plus de personnes dans à peine 13m2. Il y a une grande promiscuité qui rendra le confinement très dur. 

Comment faire alors ? 

Comment rester chez soi, quand cela semble être un défi insurmontable ? 

Mayotte est connue jadis étant un peuple solidaire ayant des valeurs humaines comme base de l’éducation traditionnelle. Cela pourrait aider certains à faire preuve d’une force psychologique inouïe et à développer une grande motivation pour respecter ce qui pourrait apparaître comme une chose impossible à faire ! 

Le groupe, la communauté mahoraise peut-être une force de persuasion pour motiver l’unité, la solidarité, l’envie de bien faire pour garder la cohésion de la société. 

Les foundi, les cadis, les Imam peuvent persuader les personnes à rester chez eux pour le bien de la communauté et de la bonne santé de tous. 

Alors si la stratégie pour convaincre les gens était de rappeler leurs valeurs traditionnelles, revenir à la vie de base, à ce qu’ils sont véritablement. 

Les Mahorais auraient alors besoin qu’on les valorise, qu’on leur dise au oh combien ils sont un peuple obéissant qui sont capables de pleins de belles choses au nom de tous. Pour le groupe toute personne est capable de grands sacrifices pour prouver son humanité et son héroïsme qu’ils ignorent souvent ! 

Le confinement est certainement difficile, cela génère une grande anxiété,une irritabilité, de la gêne, et de l’épuisement psychologique. Cela restreint la liberté individuelle et collective et développent très certainement des symptômes dépressifs et certains personnes qui souffrent de troubles psychiatriques peuvent décompenser. Il y a d’énorme danger, des inconvénients mais si on regardait les côtés positifs : sauver des vies ! Aider les soignants à prendre soin de vous, c’est que permet avant tout ce confinement, pénible mais oh combien salutaire. 

Oui nous sommes capables de le faire, comme on le fait déjà avec le mois de ramadan, comme les sacrifices qu’on est capable de faire pour nos parents, nos compatriotes. 

Les Mahorais vous en êtes capables. Montrez au monde et à l’univers à quel point vous êtes capable d’accomplir de belles choses au nom de la nation, au nom de votre peuple ! 

Et si finalement, les Mahorais avait en eux toutes les réponses à leurs problématiques et une très grande capacité de résilience qu’ils ne se douteraient même pas. 

Beaucoup de Mahorais ressentent un grand amour de leur île mais aussi de leur village et certainement de leur famille et amis. 

Ensemble tout est possible et tout sera possible, faisons-nous confiance. 

Sarah, chroniqueuse de santé psychique

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