Chroniques

Une jeunesse abandonnée

Alors que la derniers étudiants ultramarins s’apprêtent à revenir dans leur territoire respectif pour les grandes vacances, la rédaction a décidé de traiter le sujet concernant la quotidien des élèves mahorais en France métropolitaine. Nous évoquerons également le rôle et la place des associations ainsi que des grands frères.

Une histoire tragique

Elle avait 26ans et cela faisait presque cinq ans qu’elle était arrivée en France pour faire ses études comme tant d’autres originaires des DOM-TOM. Elle était originaire d’Ouangani, une commune du centre de l’île. La jeune fille est venue en Métropole pour poursuivre ses études et espérer un meilleur avenir professionnel. Le 11 juin dernier, son corps a été retrouvé sans vie gisant dans sa chambre universitaire par des ouvriers venus effectuer des travaux de rénovation. Cette jeune femme était en licence et longeait dans une résidence CROUS non loin de l’antenne locale de l’institution. Appelés sur les lieux, les services de secours n’ont pu que constater le décès. L’autopsie pratiquée a permis de dater le décès et d’écarter la piste criminelle. 
Une issue tragique et qui nous rappelle tant d’autres.

Un isolement social

Pendant le confinement lié au Covid19, plusieurs témoignages d’étudiants ont confirmé leur mal être ainsi leur solitude en chambre universitaire. Nos confrères du MOUV’ ont évoqué le chiffre de 50% des étudiants qui auraient décroché de leurs études durant la crise sanitaire. Ceci s’explique entre autres par la promiscuité dans les chambres mais également par la fermeture des bars, restaurants, cinémas et magasins de prêt à porter ou sport, principaux employeurs des étudiants. Certes, le premier ministre de l’époque, Édouard Philippe leur avait annoncé une aide de 200 à 500€. Une somme bien dérisoire face à l’ampleur de la situation.
Chez les ultramarins, le sujet est encore plus complexe. Car, ces derniers sont très éloignés de leurs proches dont la plupart sont arrivés très jeunes dans l’hexagone. Ils sont amenés dès leur arrivée à effectuer seuls des démarches administratives harassantes. Sans parler du climat rude dès l’automne. Côtoyer une population et une culture différentes au quotidien peut avoir des incidences sur leur possibilité d’intégration. Pendant leur scolarité ou dans leur vie quotidienne, certains concitoyens avouent avoir subi des propos déplacés voire racistes. Et comme tous les étudiants, les jeunes mahorais vivent une pression importante familiale, financière et scolaire surtout les premières années universitaires. La pratique du sport et l’engagement associatif peuvent être des leviers à mobiliser pour cette population afin de passer ce  cap difficile. Mais bon nombre d’entre eux n’osent pas solliciter de l’aide auprès des personnes ou structures ressources. Il appartient alors à ces dernières de mettre en place des accompagnements et soutien.

Qu’en est-il des associations ?

Les associations mahoraises et communautaires pillulent en Métropole avec parfois plusieurs entités dans une même ville. Leur rôle dans cette thématique est primordial de part leur proximité géographique et leur connaissance du terrain. Moi même membre actif d’une association dans ma localité, il y a des efforts déjà consentis mais force est de constater que cela n’est pas suffisant.  Il incombe  à nous autres grands frères et associations de nous adapter à cette jeunesse. Pource faire, il faut les intégrer dans les conseils d’administration et les bureaux des associations pour que leurs voix soient entendues. Beaucoup de choses nous opposent mais il convient aux anciens de s’adapter, aux jeunes de se rapprocher des aînés. Chacun doit faire des efforts envers l’autre. L’écoute, la réassurance et la disponibilité sont autant de moyens d’action pour aider cette jeunesse. Car notre investissement actuel envers elle prépare l’avenir de notre île ainsi que de sa population.

Mince

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