L’inquiétude s’empare du village d’Acoua. La violence qui gangrène l’île de Mayotte gagne du terrain, hélas. Elle n’épargne visiblement aucun recoin de l’île. Réputée comme tranquille et inspirant la quiétude, le paisible village d’Acoua est – lui aussi et malgré lui – rattrapé dangereusement par la vague de violence aggravée qui touche le 101ème département. Tel un dangereux virus, la violence inouïe se répand et amplifie un sentiment d’insécurité déjà insupportable. Et palpable. Une inquiétude galopante qui submerge les émotions. Des horreurs innommables. Et qui dépasse chaque jour l’entendement.
En quelques jours, des faits d’une extrême violence sont perpétrés à Acoua dans la nuit, à des heures non tardives, entre 20 heures et 22 heures, où les habitants se sentant en sécurité car à cette heure de la soirée, la village s’anime et vit. Un moment de retrouvaille après une journée de travail. Et où certains se vaquent à leurs occupations en dehors des foyers familiaux, d’autres se regroupent pour palabrer, déambuler et profiter de la fraicheur de la tombée de la nuit. C’est le moment, hélas, choisi par des hommes sciemment encagoulés et armés de machettes de passer à l’acte. Comme pour volonté de distiller la psychose, comme pour encore enfermer les habitants téméraires dans leurs maisons désormais quadrillés et entourés de barbelés.
En moins d’une semaine, des victimes traumatisées – et choquées – racontent les horreurs qu’elles ont subis. Le modus opérandi reste le même – mais demeure inhabituel – dans ce recoin de l’île. Le dépouillement des effets personnels, notamment le « précieux » portable et la raquette, la moindre résistance est sauvagement réprimandée sans sommation. Et sans pitié. A chaque fois, les victimes résignées capitulent et d’autres qui ont le malheur de résister aux malfrats s’en sortent avec des blessures, malheureusement légères. Mais qu’en est-il des traumatismes et des angoisses psychologiques causées par ces agressions d’une extrême violence ?
Des actes graves commis délibérément qui terrorisent et instaurent un sentiment d’insécurité dégoulinant. La peur est palpable. Et omniprésente. Une pente glissante que les autorités chargées de garantir la sécurité doivent s’en saisir rapidement avant que cette situation inquiétante au plus haut point s’empire encore davantage.
Kaya M., directeur de publication