Vers une « possible » réconciliation!
Une importante réunion sur le Dahira s’est tenue ce jour après la prière de vendredi. Des pistes de réflexion laisse présager une possible réconciliation entre les 2 camps. La pratique de la religion se trouve également perturbée depuis quelques semaines. Cependant le doute plane toujours.
Depuis le 12 octobre 2023, date de la disparition du Cheikh Abal-Hassani, le Mouridi Chadhouli Yatil Yachrouti de Mayotte traverse une crise identitaire sans précédent. 3 puis 2 camps se sont formés pour revendiquer la tête de cette confrérie qui trouve son origine à Acoua. D’un côté celui de Cheikh Ibrahim Hassani (Mangajou) et celui du désormais duo Cheikh Habibi Saïd Anli Ibn Safari (Acoua – Kani Kéli) et Cheikh Soumaïla Abdourama (M’tsangamboua). Ce dernier a tracé seul sa route depuis 2010.
Les villages de Mayotte se sont alors alignés sur ces deux groupes créant ainsi des divisions au sein même des villages voire des familles. Dans cette division, Acoua reste la principale victime. De nombreuses réunions de réconciliation ont été menées mais en vain. Le point d’ordre restera sans doute la fermeture du portail de la mosquée Zawyani (voir acoua-info du 09 mars).
La religion impactée
S’en sont suivies des semaines de tensions mettant à mal la santé de la religion. À la mosquée de vendredi, des tensions inédites se font sentir. Le coffre contenant le micro serait réglementé et le prêcheur d’avant la prière de vendredi aurait été invité à se taire ou le faire à l’ancienne, sans micro.
L’arrivée d’un médiateur
Dans ce brouhaha cultuel qui touche désormais la religion où les 2 camps se renvoyaient la balle, Beincheikh Assoumani, une personnalité résidant à La Réunion soucieux de voir crouler son village a décidé de porter la casquette de médiateur. Il a réuni une cinquantaine de personnes ce vendredi pour tenter de sortir de cette crise. Personne n’a été écartée. Entre anciens, sages, jeunes, les Miridis Kadri, Ahalil Maoulida ou encore quelques membres des « Djaoula » les deux camps ont mis sur tapis les maux qui gangrènent le Toirikati Chadhouli. Le vivre ensemble et le retour de la paix chez les Chadhouliyas mais également de la religion à Acoua reste l’objectif de cette énième réunion qui aura duré près de 02H00.
L’espoir reste de mise après ce mois de ramadan qui aura peut-être apaisé les tensions. Cependant la route reste encore longue, puisque chaque camps est conscient de l’impact et l’image négatifs renvoyés à la jeunesse et à la relève.
Fofana A.