Il est question aujourd’hui de se poser la question de partir rejoindre son île natale pour y travailler et y apporter sa modeste contribution ou rester.
Aujourd’hui, c’est le début officiel des grandes vacances d’été, et c’est aussi la fin des études pour quelques privilégiés malgré cette année scolaire et universitaire assez particulière. Alors c’est aussi le début des grands choix. Que faire ?
Je me retrouve personnellement dans cette délicate situation. Après avoir acquis une forte et enrichissante expérience dans l’hexagone, je me pose la question de la suite. Qu’est-ce que je fais ?
D’autre part, les jeunes mahorais se posent la même question. Certains choisissent de rester après le précieux sésame pour chercher du travail ici afin d’acquérir de bonnes bases et renforcer leurs compétences avant le retour définitif. D’autres veulent rentrer et s’activer chez eux afin de « sauver » leur île qui aurait besoin de toute sa matière grise.
Mais en l’occurrence que fait Mayotte, pour motiver ces jeunes en fin de cursus ou ces professionnels qui ont fui leur île, à revenir travailler chez eux et à y demeurer définitivement ?
Mayotte n’a pas à ce jour une politique claire pour empêcher la fuite de ses cerveaux et encore moins sur la façon dont elle devrait inciter et encourager ces jeunes diplômés à regagner leur territoire pour le redynamiser dans tous les domaines.
En ce qui me concerne, Mayotte ne semble pas prête à m’accueillir. De loin, j’oeuvre à l’ombre pour le bien-être psychique de mes concitoyens dans une totale indifférence des institutions locales. Je ne fais pas partie des pépites et des génis mahorais, hélas pour moi !
Alors je fais du mieux que je peux à mon niveau, en entendant rien de personne et en ayant à l’esprit cette idée d’aller vers les gens qui ont confiance en moi et en mes capacités professionnelles. Ceux-là reconnaissent mon utilité et veulent que je travaille avec eux. Pour le moment, je suis d’aucune utilité pour les miens.
Ainsi mon choix, c’est de rester et continuer à agir dans l’ombre pour le bien-être de mes compatriotes. Je resterai discrète et je ferai de mon mieux pour y arriver. Je ne veux pas être mise en lumière, je veux que chaque jeune et chaque professionnel originaire de Mayotte soit reconnus pleinement dans leurs potentialités.
Mayotte, comme le répètent les responsables et les élus locaux, a besoin de toutes ces forces vives, ceux qui sont sous les feux des projecteurs ou les plus discrets.
Nous avons besoins de tous et de tous les corps des métiers : des médecins, des infirmiers, des aides-soignants, des techniciens de surface, des travailleurs sociaux, des financiers, des économistes, des sociologues, des forces de l’ordre, des vendeurs, des chefs d’entreprise, des étudiants, des psychologues, des psychiatres, des webmasters et tant d’autres encore…
Ensemble construisons Mayotte de demain !
Loin d’un message politicien, je ne veux pas devenir Maire, restons unis face au défi inimaginable et très important pour relever Mayotte et l’empêcher de s’effondrer. Travaillons ensemble pour que notre île reste debout et vive des jours meilleurs.
Sarah