Inondation Acoua 240121
Intempéries

Triste anniversaire

Ca fait tout juste un an jour pour jour que la commune d’Acoua a été frappée par une intempérie sans précédent. Dans la nuit du 22 au 23 février 2021, une pluie diluvienne sont tombée occasionnant des dégâts importants. Les traces sont toujours visibles et la population se pose d’énormes questions.

Les images ont fait le tour du monde. De nombreuses rivières étaient sorties de leurs nids, des routes coupées, des maisons inondées, des glissements de terrains, des ébouelements, des voitures emportées sur plusieurs mètres, des écoles transformées en piscines, …

La pluie qui a commencé vers 01H00 du matin, aura duré près de deux heures de temps, suffisante pour occasionner des dégâts heureusement que matériel.

Heureusement que la mer s’était retirée pour faciliter l’évacuation d’eau“, se souvient encore amèrement une habitante dont la maison se trouve à quelques mètres du grand canal. “Le bilan humain aurait pu être lourd“, martèle-t-elle. Les stigmates sont toujours visibles sur le mur de sa maison.

“L’eau était montée à plus de 1m50 dans son habitation endommageant tout sur son passage, alors que je me trouvais encore sur mon lit. J’ai dû nager, traverser un couloir pour sortir mes petits enfants piégés dans leur chambre. Leurs cris ont réveillé le voisinage que je continue à remercier chaque jour, ce qui nous permis de les mettre à l’abri”, poursuit-elle en jetant un coup d’œil dans le ciel.

Sans attendre la levée du jour, des voisins sont allés donner des coups de mains aux habitants les plus exposés. Il a fallu dégager les objets endommagés ainsi que nettoyer la boue jusqu’au petit matin.

Le réveil fut forcément compliqué.

Un élan de Solidarité exemplaire.

Au lever du jour, les habitants constatent l’ampleur des dégâts. Très vite la solidarité s’organise. Elle est Initiée par les deux communes voisisantes (M’tsangamouiji et M’tzamboro) en matériel comme en humain.

Nombreuses ont été des collectivités (Dzaoudzi Labattoir, Chiconi, Mamoudzou), des administrations (DEAL, Sécurité Civile) ou les militaires du DLEM ainsi que du SMA Combani à nettoyer et ouvrir les routes et caniveaux jonchés de déchets de toutes sortes, ce durant plus d’une semaine.

Les dons ont afflué

Les particuliers, les artisans ainsi que les associations ne sont pas en reste. Chacun y venait avec ses moyens pour faire des dons en nature, nourriture, vêtements, des sommes d’argent ou électroménagers. Des nombreuses familles avaient tout perdu.

Le tout avec les remerciements de la directrice du CCAS (Centre Communal d’Action Sociale) Fatourani M. très reconnaissante des nombreux donneurs. Son téléphone n’arrêtait pas de sonner et une cellule psychologique installé pour la population.

“Un an après, je continue à remercier ces nombreux et valeureux donateurs qui ont permis à plusieurs familles de retrouver une vie normale”, confie-t-elle.

Des sinistrés ont dû manifester pour se faire entendre.

L’état de catastrophe naturel retenu.

À l’initiative de la municipalité et appuyé par l’ancien préfet Jean François Colombet qui s’était rendu sur place au lendemain des inondations, l’état de catastrophe naturelle a été retenu au vue des dégâts occasionnés par la dépression dans la commune (voir acoua-info du 1er octobre 2021). Paru au Journal Officiel le 28 septembre 2021, cet arrêté aura permis aux nombreux sinistrés de faire valoir leurs droits auprès de leurs assureurs et ainsi accélérer les indemnisations.

Un an après, quel bilan?

Les traces sont encore visibles dans certains secteurs du village. Certains paysages sont toujours déformés.

La population vit sur le qui-vive. Les récentes pluies ont fait ressurgir les vieux démons. Au moindre petite goutte de pluie, se conjuguent des questionnements et angoisses. Exemple les précipitations du 10 février dernier qui semé la panique dans les secteurs inondables.

Quels enseignements?

En attendant, des terrassements sur des chantiers privés fleurissent dans les 4 coins de la commune. Comme partout sur l’île, le laisser-faire conduisent à la dégradation de l’écosystème et de l’environnement sans qu’aucune sanction ne pleuve.

Le service technique sous dimensionné ne s’est toujours pas assez renforcé tant en matériel que du point de vue de bras.

La saison des pluies bat son plein. Les derniers cyclones dans la zone sud de l’océan indien font craindre le pire.

Les mandatures se succèdent et entre-temps le danger se rapproche de jour en jour.

Pourquoi ne pas déloger les quelques 200 familles vivants dans le secteur, le temps d’optimiser des constructions tout en respectant la spécificité de la zone, comme ce fut le cas dans le quartier M’gombani à Mamoudzou?

Ainsi des parkings, des airs de jeu, un bord de mer animé viendraient changer l’image du quartier qui dans le temps abritait une zone humide avec une biodiversité remarquable.

La Rédaction.

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