A l’heure où nous écrivons ces mots, Mayotte s’approche de ces 600 cas Covid-19 et 8 décès à ce jour sur l’île. Dans l’hexagone, on dénombre 24.087 morts. Le plus jeune département français vit une de ses pires crises sanitaires et comme il est compliqué d’appliquer un confinement « strict » mais pour autant peut-on éviter les rassemblements pour des raisons traditionnelles, religieuses ou autres ? N’est ce pas jouer aux adolescents rebelles, qui s’opposent aux règles soit dans l’intention d’attirer le regard sur eux, ou de se démarquer des autres ?
Mais en prenant ces risques, Mayotte semble se précipiter vers une catastrophe sanitaire en ajoutant d’autres problématiques à ses nombreux maux à savoir, une propagation d’un virus inconnu et qui serait sans pitié ou en favorisant une surmortalité de la population déjà très fragilisé au niveau socio-économique.
Mais que se passe-t-il sur l’île aux parfums qui semble créée beaucoup d’angoisse et de panique ? S’agit-il d’une minimisation de la gravité de la situation actuelle ? D’une banalisation en outrance ou d’une mentalité fataliste de base: » c’est le Maktub , le destin et on y peut rien y changer. » Ou ce sont toutes ces raisons réunies rendant Mayotte impuissante et désarmée face à cette crise sanitaire planétaire. Mais qu’est ce qui fait qu’il est compliqué de gérer l’imprévisible, les situations de crise inédites comme celles-ci ?
Nous pouvons chercher des coupables idéaux dans toutes les couches de la société, autant chez les politiciens , les institutions, les associations que la population civile avec ces traditions ancrées, son manque de discipline envers les recommandations sanitaires du gouvernement, tout cela n’effacera pas la triste et dure réalité ! Maintenant, que l’on assiste, que l’on voit le nombre de cas qui augmente chaque jour ainsi que ces difficultés quotidiennes, que peut-on faire pour limiter les casses ? Comment peut-on parler à la population pour qu’elle puisse y avoir de l’écoute et la prise de conscience du danger au niveau de la santé de tous les Mahorais ?
Finalement, comment faire comprendre ce qui semble incompréhensif, ou inacceptable pour certains et qui développe plutôt des comportements d’incivilités que de collaboration pour qu’ensemble, nous fassions barrière contre le Covid-19 ? Sommes-nous condamnés à la désobéissance et la mise en danger de nos concitoyens, nos frères et sœurs musulmans en plein mois de Ramadan ?
Mayotte, c’est Nous, ceux qui y vivent ou qui y sont originaires et qui s’inquiètent en permanence pour leur famille. Et toute les personnes amoureuses de cette petite île merveilleuse qui possède l’un des plus beau et plus grand lagon au monde. Il serait intéressant de comprendre ce qui s’y joue dans l’inconscient individuel et collectif au niveau psychique afin de mieux comprendre ces comportements irresponsables et immatures.
Mayotte est certainement capable de meilleure cohésion, d’une solidarité sans faille et de protection des uns et des autres contre le monstre invisible qui reste un grand mystère tant il ne dévoile pas tous ces secrets, histoire de nous rendre la tâche un peu plus dure. C’est ainsi qu’il est important d’être encore plus prudents et de ne pas minimiser ce qui se passe. Mayotte, soyez forts, soyez courageux et ne vous laissez pas abattre. Vous êtes capables de beaucoup mieux ! Vous avez les ressources humaines, religieuses, sociales et psychologiques pour vous en sortir. Faîtes-vous confiance, sauvez-vous ensemble et entre vous.
« Covid-19, tu nous auras pas ! C’est nous qui t’aurons ! » Crie les plus résistants des citoyens et nos soignants. Mayotte, c’est Nous ! Ensemble, faisons barrière au Covid-19, n’est-ce pas vers l’unité locale et nationale que nous devrions tous y tendre ? Certainement que oui, dans un monde idéal,le collectif devrait primer sur l’individuel et les comportements responsables devraient prendre le dessus pour mener jusqu’au bout cette guerre sanitaire exceptionnelle.
Sarah.