Ce jeudi 30 juillet, un drame a été évité de justesse. Un jeune d’Acoua très connu dans le monde sportif accompagné de quatre autres personnes ont emprunté la piste de Maoujani située entre la forêt de Dzoumongné et celle de M’tsangamouji vers 18H30 pour aller récupérer des morceaux de bois prévus pour une construction.
Une fois sur place, et constatant que sa voiture, une fourgonnette blanche ne pouvait transporter tout le matériel, ils décidèrent de rebrousser chemin après s’être convenus d’un rendez-vous ultérieur. Mais à dix mètres de la route nationale, tout se complique. Une carcasse de voiture est en feu et le chauffeur aperçoit deux individus sur un manguier. Conscients qu’ils sont tombés dans un guet-apens, les passagers du fourgonnette blanche voient 5 puis 8 ou 10 individus âgés entre 25 et 40 ans dont deux encagoulés et tous porteurs d’armes blanches, bâtons, bouts de fer, cailloux encercler leurs voitures leurs intimant l’ordre de descendre.
S’en suivent alors de longues minutes de discussion dont l’objectif étant de les agresser physiquement “avec des paroles sèches et de façon déterminées” nous raconte, le capitaine de Racine du Nord et grand gardien encore en exercice de l’équipe HC Acoua encore sous le choc. Entre pleurs, angoisses et appréhensions, Dépouille et ses amis ont supplié leurs ravisseurs de les laisser tout simplement en vie, puisqu’ils étaient juste là pour récupérer du bois, tellement la tension était forte.
“Ce qui nous a sauvé, j’ai senti à un moment donné, que les individus n’ont pas été d’accord entre eux sur certains points, concernant le sort qu’ils comptaient nous réserver. Il leur manquait de leader dans le groupe des bandits. Un de mes passagers qui s’appelle Aicha était en pleurs derrière le camion, il ne tenait plus debout. Ils ne nous ont rien exigé, pas comme les autres coupeurs de route qui demandaient des sous, des objets de valeur. On se trouvait au mauvais endroit au moment”, ajoute-il avec angoisse et désabusé, “avec des individus armés jusqu’au dents”. Au bout d’une longue négociation qui aura duré près de trois quart d’heure, les individus ont fini par céder mais ont promis de passer à l’état supérieur s’ils les retrouveront prochainement dans le secteur de Maoujani.
Les bandits “avec des forts accents Anjouanais” selon lui, ont disparu aussitôt dans la forêt. Dépouille et ses comparses n’ont pas tardé pour quitter les lieux en poussant la carcasse en feu, se transportant jusqu’à Dzoumongné avant de prévenir les gendarmes de la brigade de M’tzamboro, qui ont dépêché immédiatement des patrouilles dans le secteur. Mais en vain.
Dépouille toujours traumatisé veut passer un message “Les routes, les forêts de Mayotte sont devenues dangereuses, le pays a changé donc à la population de prendre ses dispositions. J’ai cru que j’allais laisser ma peau sur place ce jeudi soir”, se désole-t-il, encore encore sous le choc. La violence gagne du terrain et la situation va de mal en pire chaque jour.
Fofana A.